Pour tous ceux qui désespéraient de voir un jour une transposition réussie d’une de nos mémorables séries télé d’antan (après l’affreux Vidocq, le ridicule Belphégor et le mollasson Arsène Lupin), voici que nous reviennent Le commissaire Valentin et les inspecteurs Pujol et Terrasson plus en forme que jamais.
Transposition réussie car les auteurs de cette nouvelle mouture ont compris que ce qui faisait le charme de la série d’origine résidait dans cette habileté à mélanger grande et petite histoire.
Ils ont donc concocté une intrigue rocambolesque, riche en rebondissements, où nos héros de fiction croisent des personnages bien réels (Jules Bonnot, Jean Jaurès pour ne citer qu’eux).
Ils ont aussi lié leur récit à des évènements véridiques (les emprunts russes) qui donnent une patine d’authenticité à l’ensemble.
Ajoutons à cela une reconstitution soignée du début du 20ème siècle et une interprétation de haute volée. Clovis Cornillac imposant, Edouard Baer inquiétant à souhait dans un rôle à contre emploi, Olivier Gourmet brute au cœur tendre, Diane Kruger émouvante et surtout un Jacques Gamblin magnifique qui donne une épaisseur humaine inattendue à un personnage pourtant secondaire.
On pourra, bien entendu, reprocher le côté froid et violent du trio de limiers ainsi que quelques longueurs sur la fin.
Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir.
Ce film est la preuve qu’il est encore possible de produire des films d’aventure originaux, intelligents et ambitieux, sans chercher à reproduire les stéréotypes propre au cinéma d’action américain.
Rien que pour cela, Les brigades du tigre mérite d’être vu.