Que pouvait-on attendre de l’adaptation au cinéma d’une série ringarde des années 80 ? Un film ringard ?
Pari tenu… Et réussi par un Michael Mann qui se regarde filmer en prenant la pose.
Oh, les beaux plans d’un jet dans les nuages !
Ah, le bel offshore qui glisse à toute vitesse au-dessus des flots !
Wahou, la belle voiture de sport qui file dans la nuit !
Mince, mais qu’est-ce que j’ai fait du scénario ?
Le film est long mais l’histoire semble tenir sur un ticket de bus que le réalisateur se serait empressé de jeter… Pas assez classe, les transports en commun.
Pour compenser, il pense nous impressionner en filmant ses deux flics au plus près à l’aide de caméras « haute définition ».
Résultat : des gros plans hideux déforment les visages et les nombreuses scènes de nuit ont toutes du grain. Pourquoi faire beau, quand on peut faire moche ? C’est tendance !
Une tendance que semble avoir scrupuleusement observé ses deux acteurs. Colin Farrell en fait des tonnes avec sa coiffure de footballeur et ses moustaches de camionneur et Jamie Foxx est inexpressif derrière ses lunettes de soleil.
Quant au vice promis dans le titre, il n’est pas dans la violence du film (une seule scène de fusillade) mais plutôt dans la bêtise crasse de nos deux héros.
Deux as de l’infiltration qui nous font une belle démonstration ! Pour passer inaperçu, Sonny Crockett ne trouve rien de mieux que de rendre cocu le chef sanguinaire d’un cartel de la drogue. Quant à Ricardo Tubbs, il présente sa vraie petite amie au tueur le plus sadique du gang.
Que croyez-vous qu’il arrive ?
Au final, que reste-t-il pour nous sortir de notre torpeur ? La beauté de Gong Li, les éclairs qui zèbrent le ciel nocturne à intervalles réguliers et un effet spécial époustouflant que Michael Mann nous sert à deux reprises : ses deux flics sous la douche avec leur petite amie respective en compagnie… du cameraman.
Tenir à trois dans le même bac à douche, il fallait oser !
Michael Mann l’a fait !