La Forteresse noire est considérée dans la filmographie de Michael Mann comme un film maudit. Remonté par les studios et désavoué par son réalisateur, le film est quasiment invisible depuis sa sortie… Et ferait peut-être mieux de le rester.
On est malheureusement loin de l’excellent roman de F. Paul Wilson et le scénario affadit considérablement le propos et la terreur sourde qui baignait le récit original (où sont les morts vivants ? Où est le combat final ?).
Certes, les coupes sombres que le film a subi au montage doivent y être pour quelque chose…
Mais tout de même…
La Forteresse ressemble à une vague mine de charbon en carton-pâte que le brouillard (façon boîte de nuit) peine à masquer.
La musique, très années 80 – qui était déjà anachronique, à l’époque, par rapport au sujet – fait aujourd’hui complètement datée et ringarde.
Quant aux effets spéciaux, ils sont à la limite du risible… Ah, les yeux effrayants de Scott Glenn qui, quand il se fâche, ressemble à une citrouille d’Halloween éclairée de l’intérieur !
Le tout emballé avec les tics habituels du cinéaste qui allaient devenir sa marque de fabrique : ralentis et images léchées.
Dans ce ratage « clipesque », les acteurs font ce qu’ils peuvent mais n’ont, hélas, rien à défendre. Quant au monstre, il est plus ridicule qu’effrayant.
Un conseil, lisez plutôt le roman dont le film est issu. Les images mentales que vous en tirerez seront mille fois plus effrayantes et surtout plus réussies que cette adaptation de tâcheron.
Pas étonnant que le réalisateur ne veuille plus entendre parler de ce film et qu’il ne se soit pas confronté à nouveau au genre fantastique. Il est vrai qu’après cet essai loupé, il doit avoir Molasar – la créature des ténèbres – aux fesses ainsi que tous les fans du roman.
C’est bien le moins !