Après un polar un brin surestimé, Guillaume Canet s’attaque au film de potes. Genre à part entière que le cinéma français a su magnifier, en son temps, avec des films comme Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet ou Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert.
Malheureusement, Les petits mouchoirs ne fait pas le poids face à ses illustres ainés.
La faute à un scénario aussi épais qu’une serviette de plage – une bande d’amis passe des vacances à la mer pendant que l’un d’eux est cloué sur un lit d’hôpital – et à un film d’une durée exagérée (2h25) pour le message qu’il a à délivrer.
Ici, les « bronzés » sont devenus « bobos » et leurs petits problèmes ne nous touchent pas beaucoup. Les personnages entretiennent entre eux des relations plutôt factices – normal, hein, c’est aussi un film sur le mensonge en amitié – que le réalisateur tente de combler avec des gags lourds et répétitifs, quand ils ne sont pas embarrassants. (L’homophobie récurrente du personnage joué par François Cluzet et sa violence verbale gratuite vis-à-vis des enfants d’un de ses amis)
Ces infirmes du sentiment, avec leurs problèmes égocentriques, font plus pitié qu’ils n’émeuvent.
Il en va de même pour la mise en scène. Guillaume Canet semble, d’ailleurs, mettre un point d’honneur à foirer systématiquement toutes ses séquences d’émotions en les noyant sous des flots de chansons anglo-saxonnes.
Et que dire de la conclusion larmoyante (Marion Cotillard y pleure et morve avec un aplomb qui force le respect et le reste des acteurs semble avoir un peu trop forcé sur l’oignon) où la montagne accouche d’une souris…
Pour écrire son scénario, Guillaume Canet se serait inspiré des vacances prises par ses amis alors qu’il était à l’hôpital à cause d’une infection. Le comédien en aurait profité pour faire le point sur lui-même et ses relations amicales…
Souhaitons donc à Guillaume Canet une très, très bonne santé afin de ne plus avoir à subir ce genre de film à l’avenir.