Rome, après la seconde guerre mondiale. Delia vit pauvrement avec ses trois enfants et son mari autoritaire et violent. Multipliant les petits boulots pour permettre à sa famille de subsister, elle tente de faire bonne figure et trouve parfois refuge auprès de sa meilleure amie.
Alors que sa fille aînée est sur le point de se fiancer, Delia reçoit une mystérieuse lettre qui va changer le cours de sa vie.

Épaulée par un beau noir et blanc et une atmosphère d’après-guerre délicieusement surannée, Paola Cortellesi, actrice principalement connue en Italie pour ses films humoristiques, passe pour la première fois à la réalisation. Sur le modèle des fameuses comédies italiennes, à la fois populaires et politiques, elle adapte un de ses scénarios et propose une réflexion, entre rire et amertume, sur la place des femmes en Italie face à la violence d’un patriarcat endémique.
Si le film séduit, c’est surtout dans ses moments de comédie où, portée par d’excellents dialogues et des acteurs impeccables, la cinéaste retrouve le ton et la gouaille des films de Risi ou de Monicelli.
Le propos féministe convainc moins, hélas, parasité par un scénario qui flirte avec de grosses invraisemblances (l’explosion du café) et court après plusieurs lièvres à la fois (des violences conjugales à la sororité en passant par la place des femmes dans la société italienne) sans jamais aller vraiment au bout de son propos. La surprise finale se révèle, d’ailleurs, aussi inattendue qu’hasardeuse au regard de la tournure globale du film.
Plutôt alerte, la mise en scène laisse également perplexe dans certains choix, notamment lors d’une scène de violence conjugale filmée comme un pas de deux.
Des réserves qui n’ont pas empêché le film d’être un énorme succès en Italie en 2023 (devant Barbie et Oppenheimer). Joyeux et optimiste malgré la gravité de son sujet, Il reste toujours demain est un film nécessaire et la sincérité de Paola Cortellesi ne fait aucun doute. Elle s’affirme comme une nouvelle cinéaste à suivre…