
Devenue vedette d’une émission d’aérobic, une ex-gloire du cinéma, est licenciée par son patron le jour de ses 50 ans. Ce dernier est à la recherche d’une animatrice plus jeune pour la remplacer. Désespérée, elle contacte un mystérieux laboratoire qui lui propose une substance révolutionnaire. Si elle se l’injecte, elle aura accès à une meilleure version d’elle-même : plus jeune, plus belle, plus parfaite. Il suffit de respecter le protocole et de penser à permuter avec son double tous les sept jours. C’est simple, non ?
Variation moderne et féminine du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, le film de Coralie Fargeat dénonce le diktat de la beauté imposé aux femmes par les hommes ainsi que le comportement de certaines victimes consentantes qui acceptent de maltraiter leur corps jusqu’à s’enlaidir pour tenter de rester jeunes. À coups d’images esthétiques, de gros plans et de grands angles déformants, la cinéaste capte avec humour et acuité le côté dérisoire et vain de cette course au jeunisme et plonge sa seringue pleine d’acide dans la substantifique moelle des classiques de l’épouvante (de Shining à Carrie au bal du diable en passant par Psychose) tout en rendant hommage aux maîtres de l’horreur organique : Lynch, Carpenter et surtout Cronenberg qu’elle cite à de multiples reprises. Jouant à fond sur les contrastes, Coralie Fargeat passe allègrement de l’univers factice et coloré d’une chaîne de télé (où elle voue un véritable cul-te au petit popotin de Margaret Qualley, magnifié sous toutes ses rondeurs) à la salle de bain presque clinique où se transforme son héroïne vieillissante. Une salle de bain qui ne restera pas très longtemps immaculée puisque la cinéaste demande à son actrice principale (remarquable performance de Demi Moore) de s’y mettre totalement à nu et de sortir ses tripes, au propre comme au figuré.
A force d’excès, cette charge (qui vire à la farce avant de se vautrer dans l’horreur grotesque la plus totale) réussit le tour de force de donner l’impression qu’il devient, lui aussi, totalement hors de contrôle alors qu’il est maîtrisé de bout en bout.
Si cet impressionnant étalage de sang et de bidoche, qui prolifère à l’écran jusqu’à l’explosion finale, ne sera pas du goût des âmes sensibles et encore moins des végans, The Substance n’en reste pas moins l’une des propositions horrifiques les plus ébouriffantes de cette année et Coralie Fargeat une réalisatrice à suivre. Bonne injection.
Et oui…excès dans les dernières 20 minutes …qui abaisse la note finale, dommage, mais Demi Moore étonne cela dit et doit se retrouver nommée aux Oscars 2025. Bien à Vous.
Formidable, ah oui ? J’ai trouvé cela abominable et totalement idiot.
Marrant. 😀
J’aurais tellement aimé rire de tout cela. Juste consternant.
Personnellement, je me suis bien marré de ce mélange entre Cronenberg et les Monty Python (pour les excès).
Pas d’insulte aux Monty s’il te plait 😉
Pour les excès, on se croirait plutôt chez TROMA, mais la Fargeat qui se la pète à mort tient à bien montrer qu’elle aime aussi le cinéma comme il faut en collant un ou deux plans à la Gilliam. A force d’hommages, où est l’originalité de la réalisatrice ? Dans ces plans hideux au grand angle peut-être.
Et quelqu’un a-t-il vu un contenu dans ce scénario ? un truc à dire sur le fond ? Prix à Cannes incompréhensible.
Les excès de sang du final m’ont fait penser aux excès de vomi du Sens de la vie.
Peut-être que si Fargeat ne se prenait pas tant au sérieux, j’aurais pu y penser. Si c’était l’effet escompté, il est raté pour moi.
Je ne trouve pas qu’elle se prenne au sérieux justement. Son film est une grosse farce. 😉 Et je ne pense pas qu’on ait fait le même procès à Cronenberg dont certains films (Frissons, notamment) étaient tout aussi outrés. 😀
Peut-être parce qu’ils étaient moins pompeux dans leur propos. Cronenberg avait autrement plus de talent quand il faisait Scanner, Chromose 3 ou Frissons. Fargeat n’en peut plus de clamer haut et fort que son film est féministe. Je n’ai pas bien vu à quel moment.
moi ça ne me dit rien du tout, marre de la trashitude, besoin de douceur.
Je comprends. 😉