
Un jeune couple heureux passe, accidentellement, de vie à trépas et se trouve condamné à hanter paisiblement sa propre demeure. Mais lorsqu’une famille de new-yorkais vient s’installer chez eux et décide de transformer entièrement la maison, leur suaire ne fait qu’un tour. Les envahisseurs doivent partir. Hélas, on a beau être fantôme, c’est plus facile à dire qu’à faire. En désespoir de cause, ils décident de faire appel à un bio-exorciste du nom de Beetlejuice.
Deuxième film de Tim Burton après Pee-Wee Big Adventure, Beetlejuice montre déjà le goût du cinéaste pour l’humour macabre et les univers aussi bricolés que déjantés.
Parodie inversée de L’exorciste (ici, ce sont les morts qui veulent se débarrasser des vivants), le cinéaste compose une comédie d’Halloween dont l’originalité doit autant au don de Burton pour l’animation qu’à ses emprunts à d’autres films, de Dune de David Lynch (1985) pour le ver des sables au Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1920) pour les fameux couloirs tordus dans le monde des morts.
Si l’ensemble ne manque pas d’originalité, l’humour s’avère plutôt pataud quand il n’est pas, tout simplement, fantomatique. À l’exception d’une amusante scène de possession collective lors d’un dîner (qui relança la chanson Day O d’Harry Belafonte) et des fougueuses interventions de Michael Keaton dont le temps de présence est, hélas, limité à l’écran, ce gentil délire peine à faire rire.
Sympathique, mais loin des œuvres les plus réussies du cinéaste, Beetlejuice a toutefois le mérite d’avoir lancé la carrière de la jeune Winona Ryder et confirme la riche collaboration entre Tim Burton et son compositeur attitré Dany Elfman : l’homme dont les musiques ont l’art de hanter durablement nos oreilles.