1918. Dans une ferme isolée, Pearl doit s’occuper de son père malade sous la férule de sa mère dévote. Désireuse de mener une vie glamour comme elle l’a vu dans les films, Pearl, qui rêve de gloire et de danse, voit ses ambitions contrariées… ce qu’elle n’apprécie pas du tout !

Tourné dans la foulée de X, surprenant film horrifique mélangeant avec humour sexe et slasher, Pearl revient 61 ans en arrière pour nous conter la jeunesse de Pearl (la vieille dame libidineuse de X). Tournant le dos à l’esthétique des films de genre des années 70, Ti West compose un drame horrifique en Technicolor qui rend autant hommage aux classiques de l’âge d’or hollywoodien qu’à la comédie musicale. Un choix surprenant mais payant, l’esthétique lumineuse et colorée du film apportant un saisissant contraste avec la folie qui s’empare peu à peu du récit et de son personnage principal.
Moins saignant que X et privilégiant l’atmosphère malsaine et de plus en plus délétère de la petite ferme, Pearl fait le choix de miser sur son plus bel effet spécial : l’étonnante interprétation de Mia Goth. De tous les plans, l’actrice déploie une large palette de jeu, transformant inexorablement son personnage de jeune femme idéaliste en tueuse psychopathe et sans état d’âme. Une performance qui n’est pas sans rappeler celle d’Anthony Perkins dans Psychose d’Alfred Hitchcock. Il faut voir Mia Goth, lors d’un long monologue en plan séquence, passer avec aisance par différentes émotions pour mesurer l’étendue de sa prestation.
Quant à la mise en scène caustique et inspirée de Ti West, elle parvient à se jouer habilement de plusieurs situations horrifiques sans jamais prendre son public en traître.
Autant de qualités qui rendent incompréhensibles l’absence de sortie en salles pour cette réjouissante perle de l’épouvante.