
En 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s’établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d’Elisabeta, l’amour ancestral du comte…
Dernier film à grand spectacle de Francis Ford Coppola, avant une série de films plus confidentiels, cette nouvelle adaptation du mythe de Dracula entend revenir aux sources du personnage et, plus précisément, au roman de Bram Stoker qui l’a fait naître.
Pour ce faire, le cinéaste multiplie les trouvailles visuelles et compose une œuvre flamboyante qui rend hommage à la nature épistolaire de l’ouvrage, au début du cinéma (auquel assistent Mina et le prince Vlad) mais aussi aux autres adaptations cinématographiques du célèbre vampire. Si les clins d’œil au Nosferatu, le vampire de Murnau sont évidents, notamment grâce à un remarquable travail sur les ombres, c’est plus du côté de Mario Bava que des films de la Hammer que se trouvent les sources d’inspirations de Coppola. Des ambiances nocturnes et brumeuses au travail sur les couleurs, beaucoup de plans rappellent les recherches esthétiques du maître de l’horreur italien, du Masque du démon à Opération peur.

Pourtant, plus qu’à un film d’horreur, c’est surtout à l’histoire d’une passion immortelle que le réalisateur de Coup de cœur nous convie. Celle d’un homme qui se damne par amour et que seul l’amour peut sauver. Liant Thanatos à Éros, Coppola multiplie les scènes sensuelles et les allusions sexuelles. Il s’amuse, notamment, à montrer que la voluptueuse morsure de Dracula (avec laquelle il prend possession du corps et de l’âme de ses victimes) sert d’explication, aux hommes qui le chassent, à la folle liberté sexuelle qui s’empare des femmes qui tombent sous le charme, fut-il bestial, du prince des Carpates.
Bénéficiant d’un excellent casting (de Winona Ryder à Anthony Hopkins – parfait Van Helsing – en passant par Keanu Reeves), Dracula brille surtout grâce à la composition inquiétante, romantique, tourmentée et gourmande de Gary Oldman (il faut le voir lécher avec délice une lame de rasoir ensanglantée) qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles.
Un spectaculaire coup de sang, en forme d’apothéose, d’un Coppola qui a fini par perdre de son mordant. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il retrouve la même veine avec son prochain film, Megalopolis.
Nos traques vampiriques respectives aboutissent aux mêmes conclusions professeur Marcorèle : sans doute le plus bel hommage à l’œuvre de Bram Stoker, qui lorgne en effet vers Fischer et ses aspirations à débrider les instincts sexuels de ces dames (magnifique rôle de Lucy). Mais c’est en effet le romantisme qui l’emporte dans cette séduisante version baroque, emportée par un score qui nous entetrerrera tous.
Très belle critique.
Rebonsoir, ah ce Dracula est formidable. Une superbe histoire d’amour entre D. et Mina. L’image est magnifique. Dommage que l’on ne voit plus Winona Ryder sur grand écran.
Depuis son vol à l’étage, elle a été mise sur la touche… Mais il y a prescription. 😉
Généralement, j’ai la dent dure contre les vampires, mais à ce niveau, je m’incline.
Je ne dirai qu’une chose : N’OUBLIEZ PAS DE DONNER VOTRE SANG !
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