Un petit marchand de tableaux se retrouve ruiné après avoir acheté un faux Gauguin à un escroc. Bien décidé à se venger, il retrouve la piste du faussaire et décide, contre toute attente, de s’associer avec lui. Grâce à son expertise et avec l’aide d’un peintre de talent, le marchand compte bien se refaire une santé financière.

Avec Meurtre à Montmartre (qui fut exploité dans un premier temps au cinéma sous le titre Reproduction interdite) Gilles Grangier signe un petit film noir de facture classique qui se distingue toutefois des polars de l’époque par un sujet peu exploité au cinéma, celui des faussaires en peinture. Plutôt habile, le cinéaste présente de manière compréhensible, pour le non-initié, le monde des galeries d’art et de ses experts et donne une représentation vraisemblable de la vie quotidienne d’un petit marchand de tableaux d’un quartier populaire parisien.

Sans véritable temps mort mais sans jamais vraiment passionner non plus, le film se laisse suivre mollement jusqu’à un rebondissement inattendu qui permet à Grangier de clore son intrigue sur un final aussi moral qu’attendu. La distribution n’a heureusement rien d’une arnaque, de Michel Auclair à Paul Frankeur, et permet surtout de remarquer la performance d’une jeune actrice prometteuse nommée Annie Girardot.