Février 1920. Paul Deschanel vient de gagner l’élection présidentielle face à Georges Clémenceau et tente de réformer la France. Frustré par la faible marge de manœuvre de sa fonction et épuisé par ses nombreuses obligations protocolaires, le nouveau président sombre peu à peu dans la dépression, perd de son entrain et, un soir, tombe d’un train.

En abordant le bref mandat de Paul Deschanel, Président oublié de la troisième république, Jean-Marc Peyrefitte tente de réhabiliter un homme d’État visionnaire qui fut empêché dans son action réformatrice et vite décrié pour avoir eu le malheur de tomber d’un train.
Si la reconstitution des années folles est plutôt réussie et que la confrontation, émaillée de bons mots, entre Gamblin et Dussolier a de quoi émoustiller, les libertés prises avec les faits historiques et la loufoquerie de façade peinent à convaincre. Elles finissent même par sonner faux dans une seconde partie un peu pataude qui s’échine à surfer sur des préoccupations dans l’air du temps, à l’image de cette scène, un peu anachronique, où le Président Deschanel discute de la féminisation des noms et de la vie politique avec la belle-fille d’un garde-barrière.
Le film de Jean-Marc Peyrefitte a beau avoir un tigre dans son moteur, il cale rapidement sur un scénario un peu train-train avant de finir sur une voie de garage. Triste terminus pour une réhabilitation en demi-teinte.