Un espion, qui a prouvé sa valeur en se laissant arracher les dents, est recruté pour empêcher une troisième guerre mondiale ayant pour enjeu le temps.
Film dans l’air du temps, Tenet devrait plaire aux affolés du complot, aux « scientifiques » et à tous ces nouveaux cinéphiles qui passent leur temps à « décrypter » (terme à la mode) les films sur les réseaux sociaux. De la même manière que certains écoutent l’album Revolver des Beatles à l’envers pour y découvrir des messages cachés, nul doute que des fans vont s’amuser à se passer le film de Nolan en sens inverse pour tenter de trouver des réponses à ce récit abscons.
Pourtant, rien de neuf sous le soleil. Tenet ressemble à un remake, version temporelle, d’Inception mais privé de bons acteurs… John David Washington (qui n’a pas hérité du charisme de son père) Robert Pattinson et Elizabeth Debicki (dépassant tout le casting d’une tête dès qu’elle est montée sur des talons) ne brillent guère par leur expressivité et l’on se fiche comme d’une guigne de ce qui peut arriver à leurs personnages réduits à l’état de pantins conceptuels. Comme dans Inception, le cinéaste propose une vision du film d’espionnage – et du film de guerre – totalement aseptisée où la logique prime sur l’émotion. Les batailles, guère captivantes, sont ici totalement désincarnées. Assauts froids et sans queue ni tête que renforcent des combattants qui avancent ou reculent (comment veux-tu que je te… bouscule) dans une carrière à ciel ouvert où les affrontements se résument à une suite d’explosions.
Cette approche mathématique, sous caution pseudo-scientifique, agace à vouloir en imposer de sa suffisance, comme ces matheux du lycée qui regardent avec dédain les élèves trop littéraires.
Au cinéma, la science, c’est bien. Mais la science-fiction, c’est encore mieux. Et c’est justement la fiction qui manque au film de Nolan. L’art d’exposer ludiquement et avec clarté des choses compliquées. Bref, pour le spectaculaire film d’espionnage de cette fin d’année mieux vaut peut-être encore miser sur le prochain James Bond.
Même sentiment devant ce film raté comme tu l’as vu chez moi.
critique pertinente, comme toujours. Je le verrai sur Canal ou Netflix ! Interstellar reste son must : thèmes, mise en scène, casting et beaucoup d’émotions.. Et puis après, son deuxième Batman.
Je ne rejette pas totalement, j’avoue que le film m’a capturé, même si j’entends tous les reproches qui lui sont faits.
J’ai tout de même préféré « Dunkerque », et « Inception ».
Je crois que j’ai abandonné d’accrocher après Memento (exception faite de The Dark Knight). 😀
Ah oui, dans ce cas, il vaut mieux ne pas tenter celui-là. 😉
Je ne l’ai pas vu car justement j’avais l’impression qu’il serait peu original ^^
Je comprends le sentiment exprimé. Mais je reste amateur de Nolan. C’est un cinéma d’architecture, assez intellectuel, peu de place aux émotions et Nolan n’excelle pas sur ce dernier point. Par contre, un cinéma fait d’énigmes rien que par sa structure, je plonge !