Confronté à une situation de crise dans un cargo, un cadre supérieur d’une compagnie de fret maritime prend, seul, une décision inhumaine qui lui coûte son emploi. Lui qui ne vivait que pour son travail se retrouve désormais au chômage, trahi par un système auquel il a tout donné mais aussi par les siens.
Froid et implacable, Ceux qui travaillent est une démonstration par l’exemple du pouvoir de nuisance du capitalisme dont Antoine Russbach décrit les effets pervers aussi bien dans les pratiques d’entreprise (ou la marchandise passe avant l’humain) que dans nos modes de vie consuméristes où personne ne se questionne sur la manière dont arrivent les marchandises tant que l’on peut satisfaire sa fièvre acheteuse.
Un constat aussi lucide que terrifiant qui nous renvoie à nos petits arrangements avec la morale quand il s’agit de conserver son travail ou un certain train de vie (belle maison, gros SUV et téléphone portable dernière génération). En père de famille bosseur et taiseux qui voit ses certitudes remises en question, tant au niveau professionnel que familial, Olivier Gourmet est formidable de complexité. Il est en parfaite adéquation avec la mise en scène sobre et quasi documentaire du réalisateur qui préfère s’affranchir de toute musique pour mieux nous faire entendre son propos.
C’est exactement cela ! Et ça vaut vraiment le coup de le voir, ou même de le revoir.