Cyrano de Bergerac, grand pourfendeur – par l’épée et les mots – des méchants et des sots, est secrètement amoureux de sa belle cousine Roxane qui n’a d’yeux que pour le plaisant Christian de Neuvillette. Découvrant que ce dernier est incapable de lui exprimer sa flamme, Cyrano se propose de lui donner ses mots pour séduire celle dont il pense ne pas être digne.
C’est avec panache que Jean-Paul Rappeneau et son scénariste Jean-Claude Carrière s’approprient la célèbre pièce d’Edmond Rostand pour en faire une belle œuvre de cinéma. Et s’ils n’en adaptent pas toutes les lettres, ils parviennent à en garder l’esprit, évitant le piège classique du théâtre filmé statique pour nous offrir un film enlevé, en perpétuel mouvement dans de superbes décors. Un film où l’image virevolte autant que les alexandrins portés avec ferveur par un Gérard Depardieu véritablement habité par son rôle. Qui d’autre qu’un ogre cinématographique, capable de nous faire passer en un seul plan du rire aux larmes, pour incarner cet ogre théâtral ? Face à lui, la troupe de comédiens réunie par Rappeneau est à l’unisson de sa performance. De Jacques Weber à Vincent Perez en passant par Roland Bertin. Quant à Anne Brochet, sublime Roxane, elle trouve là son meilleur rôle.
Avec sa mise en scène inventive, transcendée par la majestueuse partition composée pour l’occasion par Jean-Claude Petit, Jean-Paul Rappeneau redonne vie et modernité à Hercule-Savinien Cyrano de Bergerac qui fut tout, et qui ne fut rien. Et cela, vraiment, ce n’est pas rien.
Le panache, ce n’est pas rien, comme tu dis en effet. Une très belle adaptation, un film superbe.
😉
Un film haut en couleurs, qui se regarde et se regarde encore sans lassitude, tellement il est vivifiant. Car le film de cape et d’épée ne manque ni de velours ni de piquant.
Perso, pour avoir bien connu le premier quand il était bien vert, ça m’étonnerait que dans la réalité, le Christian n’ait pas joyeusement roulé avec Roxane dans la paille …
Mais gardez cela pour vous, car mieux vaut ne pas réveiller le preux Cyrano de ses belles illusions, au risque que le bougre nous farcisse d’une estafilade ou d’une tirade assassine !