Les hommes, par appât du gain, ont fini par modifier l’axe de rotation de la terre entraînant une suite de perturbations, dont le retour de morts vivants affamés de chair humaine. La petite bourgade de Centerville n’est pas épargnée par cette invasion massive de zombies auxquels vont devoir faire face le chef de la police et ses deux adjoints, même si tout cela risque de mal finir…
Est-ce un abus de Chardonnay, un gros moment de fatigue ou le « je m’en foutisme » de Bill Murray qui devient contagieux ? Toujours est-il que le dernier film de Jim Jarmusch fait peine à voir, le cinéaste laissant ses prestigieux comédiens errer comme des « private joke » en peine devant sa caméra indolente, au son de la chanson titre, aussi lassante et répétitive qu’un jour sans fin.
Le scénario, d’un ennui mortel, se soucie comme d’une guigne des personnages : à quoi servent les trois jeunes pensionnaires de la maison de redressement pour adolescents ? Que vient faire le personnage de la petite Selena Gomez ? (L’idole des ados pré pubères, risque fort, après sa prestation, de se faire rebaptiser Selena DéGomez). Jarmusch se contentant de multiplier les gros clins d’œil à la culture cinématographique et « geek », tout en faisant du placement de produit pas très Smart.
Très vite, le récit tourne en rond, à tel point que le cinéaste ne semble plus savoir comment terminer son film qui s’enlise, patine et s’auto-cite dans un final frisant le grand n’importe quoi. Le tout ponctué de dialogues d’une vacuité intersidérale.
Tout aussi vide est la critique de la société américaine et le message écologique que Tom Waits nous assène de sa voix caverneuse et dont le manque de finesse ferait se retourner George A. Romero dans sa tombe.
Bref, ne regardez que la bande annonce (le plus drôle s’y trouve) car The Dead Don’t Die est tellement moribond qu’il en oublie même d’être mordant. Un comble.
Hummm j’avais déjà pas très envie mais là… !
😉
Splouch !
Si je peux éviter à d’autres de marcher dedans. 😉
La critique est incisive, les formules bien trouvées et les reproches très valables. Ma fibre jarmuschienne m’a néanmoins rendu plus indulgent, sans doute plus réceptif au comique de répétition qui lui est cher. Je reconnais néanmoins qu’on l’a connu d’un meilleur effet.
Je suis plutôt pro Jarmusch, mais là… J’ai eu l’impression qu’il se foutait du monde…
C’est parfois l’impression qu’il donne en effet, comme dans certains sketches de Coffee and Cigarettes ou Night on Earth. Ici ça ressemble davantage à une réunion de jeunes et vieux potes en attendant la fin du monde. J’en ai retenu la bonne humeur, le négligé qui confine à l’absurde, l’hommage à Ed Wood et aux vieilles gloires de la série B.
Ca y’est, j’ai vu la bande annonce. C’est bien le maximum que je puisse faire pour ce genre de film, de toute façon, fut-il réalisé par Jarmusch !
On appellera ça une erreur de parcours dans sa carrière, j’espère … un film alimentaire … (jeu de mot, mais involontaire, il y a assez de médiocrité dans THE DEAD DON’T DIE, pour en rajouter …)
Mais décidément, les scénaristes manquent singulièrement d’idées … Une fois qu’ils ont éculé les sujets, ils les revisitent sous un angle nouveau, et l’on se retrouve avec des super héros immoraux ou des zombies sympas, et que sais-je encore … Pas étonnant que les acteurs aient l’air de s’emmerder à l’écran et que les spectateurs se retrouvent là à attendre la fin de films parfaitement inutiles …
Je trouve que vous avez tous la dent un peu dure …
Car enfaim (je sais, j’ose tout !), que faites vous de cette charmante allitération en D ; DEAD DON’T DIE ! Pour une fois que nous pouvons relever une fugure de style dans un titre amerloque, il faut le noter, non ?
Puisque tout est permis, même à Jarmusch de réaliser un machin avec des zombies, je crois que c’est l’occasion de rappeler la plus belle allitération musicale en D de tous les temps (le superlatif est à la mode, vous aviez remarqué ?), offerte par Serge à Jane et sa petite poitrine :
Di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
mélancolique et désabusée
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
j’ai je n’sais quoi d’un garçon manqué
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
je n’ai jamais joué à la poupée
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
je griffe ceux qui essaient de m’embrasser
les autres filles se posent pas de questions
elles courent les rues et les dancings et les garçons
pas si cons
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
difficile de m’imaginer
en chantant
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
Qu’un de ces quatre ça va m’arriver
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
mélancolique et désabusée
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
j’ai je n’sais quoi d’un garçon manqué
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
je suis l’portrait d’mon père tout craché
il chantait
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
quand il m’accompagnait au lycée
les autres filles ont de beaux nichons
et moi moi je reste aussi aussi plate qu’un garçon
que c’est con
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
difficile de m’imaginer
en chantant
di doo di doo di dah
o di doo di doo dah
Qu’un de ces quatre ça va m’arriver
Bref, plutôt que d’aller ronfler devant THE DEAD DON’T DIE, mieux vaut s’alliterrer …
On s’éloigne du sujet ? Quel sujet ? Cette moche absurdité de morts vivants ? Assistez donc à une autopsie si vous imaginez encore qu’un mort peut revivre ! Pourquoi pas ressusciter, tant qu’on y est ? Il faudrait peut-être arrêter les phobies et les paraboles pour enfants ! 🙂
De toutes façons, côté zombies, je ne suis pas un bon client : ma tolérance s’est toujours arrêtée au niveau du clip de Mickael Jackson : Thriller ! 🙂
Il y a eu une époque où j’aimais bien les films d’horreur, mais vu votre chronique je pense que je m’abstiendrai de m’intéresser à ce film. Merci!
Surtout que celui-ci n’a rien d’horrifique. 🙂
😉