Affiche du film The Jane Doe Identity

Le corps parfait d’une jeune femme est retrouvé à moitié enseveli dans la cave d’une maison où a eu lieu un massacre sanglant. La police, désemparée, demande à Tommy Tilden et à son fils de pratiquer une autopsie dans leur morgue située sous la maison familiale.
Pour les deux médecins-légistes, la nuit va être longue et la dissection riche en découvertes inquiétantes…

Mais pourquoi donc avoir donné un autre titre, qui plus est en anglais, à ce film alors que l’original, The Autopsy of Jane Doe, en définissait parfaitement son sujet ?
Car c’est bien à une plongée diabolique dans les entrailles du mal – au propre comme au figuré – que l’on nous convie. Une autopsie d’un meurtre, sous forme d’enquête en huis-clos, rendue d’autant plus effrayante que le corps de la jeune femme, tout en placidité mortuaire, semble être à l’origine des évènements de plus en plus angoissants se déroulant dans la morgue.
Réalité ou illusion ? Grâce à la mise en scène astucieuse d’André Øvredal, le cadavre au centre du récit devient une sorte d’effet Koulechov dont l’impassibilité influe sur la peur du spectateur à chaque nouvelle incision.
Misant sur la suggestion plus que sur les effets faciles, le cinéaste tient la gageure de faire frissonner plus que sursauter pendant près des deux tiers du film, jusqu’à la révélation de l’identité de l’inconnue et de certains secrets de famille. Des divulgations qui coïncident avec un final plus convenu renouant avec certains clichés du film d’épouvante.
Cette petite déconvenue acceptée, The Jane Doe Identity n’en reste pas moins un brillant exercice de style dans la façon qu’il a de se jouer du rapport de chacun avec la mort tandis que la composition muette et immobile d’Olwen Catherine Kelly, dans le rôle de Jane Doe, n’en finit pas d’impressionner.