Affiche du film Dunkerque
Mai 1940. Les troupes anglaises défaites attendent désespérément leur évacuation sur la plage de Dunkerque prise sous le feu de l’ennemi.
Christopher Nolan confirme avec Dunkerque qu’il sait soigner ses plans et prouve qu’il est capable, même avec très peu de dialogues, de créer une véritable tension, parvenant en diverses occasions à rendre palpable la peur de ses milliers de soldats bloqués sur une immense plage.
Mais cette mise en scène immersive, qui en impose visuellement, reste froide comme la mort et pose les limites d’un cinéma plus cérébral que viscéral.
Dans sa construction complètement artificielle tout d’abord : les trois points de vue (terre, mer, air) et leurs temporalités différentes n’apportent pas grand-chose à un récit qui aurait pu aisément s’en passer.
Dans sa volonté de ne montrer aucune goutte de sang et de rendre l’ennemi invisible quasiment jusqu’au dernier plan.
Mais surtout dans le manque patent d’émotion qui fait que l’on se moque du sort de chacun des protagonistes.
Beau livre d’image bien documenté, récit d’une débâcle plus que véritable film de guerre, Dunkerque, s’il n’a évidemment rien d’un naufrage, reste hélas, de bout en bout, un objet cinématographique conceptuel qui manque de vie. Étrange lorsque l’on met en scènes des hommes qui n’ont qu’une idée en tête… ne pas mourir.