Affiche du film La planète des singes suprématie
Pas de répit pour le singe César qui doit défendre les siens contre une armée humaine dirigée par un colonel fou qui a juré leur perte.
La planète des singes : Suprématie termine en beauté une trilogie initiée en 2011 avec le remarquable La planète des singes : Les origines.
Visuellement superbe, parfaitement mis en scène et toujours dotés de ces stupéfiants effets numériques qui donnent une formidable crédibilité aux comédiens incarnant les singes, le film de Matt Reeves continue de prendre fait et cause pour la population simienne et de dénoncer les exactions des hommes à leur encontre.
Grâce à l’interprétation sensible d’Andy Serkis, dans le rôle César, l’émotion est encore au rendez-vous et la confrontation avec l’immonde colonel (épatant et ambigu Woody Harrelson qui rend hommage au colonel Kurtz de Marlon Brando dans Apocalypse Now) le point d’orgue d’un récit qui n’en finit pas de questionner sur « l’humanité » – et l’inhumanité – des deux espèces en présence.
Avec beaucoup de justesse, Matt Reeves rend compte de cet inexorable basculement comportemental qui voit les hommes – devenus une masse informe et belliqueuse – perdre leur hégémonie au profit de singes évolués privilégiant l’entraide et faisant preuve de compassion.
Le réalisateur en profite également pour raccorder habilement son histoire à celle contée en 1968 par Franklin J. Schaffner en utilisant de nombreux clins d’œil qui réjouiront les fans. Il est donc fort probable qu’un remake du film avec Charlton Heston voit prochainement le jour. La planète des singes : Les origines n’évoquaient-elle pas, d’ailleurs, la disparition d’une mission spatiale vers Mars avant le début de l’épidémie ?
Mêlant intelligemment action et réflexion, La planète des singes : Suprématie se hisse aisément au-dessus des superproductions décérébrées qui fleurissent, depuis plusieurs années, en été. Des qualités dont devraient s’inspirer ses concurrents sans pour autant chercher à le singer.