Affiche du film Le retour des mousquetaires
Vingt ans après leurs premières aventures les quatre mousquetaires se sont perdus de vue et ne partagent plus vraiment les mêmes opinions, notamment sur la Fronde qui secoue le pays.
Mais lorsque la reine-mère leur demande d’intervenir pour sauver le roi Charles 1er d’Angleterre, la plupart d’entre eux n’hésitent pas à repartir à l’aventure alors que l’ombre menaçant de la fille de Milady, bien décidée à venger l’exécution de sa mère, plane sur eux.
Dès la première scène, où Planchet tente de chaparder les mets d’une auberge, Richard Lester nous fait savoir qu’il n’a rien perdu de l’esprit caustique qu’il avait insufflé aux premières aventures de ses mousquetaires il y a 15 ans. Il réussit même le tour de force de réunir la quasi-totalité de la distribution d’origine, offrant à Jean-Pierre Cassel de revenir dans un autre rôle que celui de Louis XIII. Si l’humour est toujours bien présent, ce Retour des mousquetaires est cette fois empreint d’une certaine nostalgie, voire d’amertume. Comme dans le roman, dont le film se veut plutôt respectueux, le fameux « Un pour tous, tous pour un » appartient au passé et les quatre amis ne sont pas loin d’en venir aux mains. Dommage que l’ensemble soit un peu décousu, que le scénariste ait transformé le fils de Milady en une guerrière blonde assez peu crédible et que le trouble Rochefort se voit offrir une fin moins ambigüe que dans l’œuvre de Dumas. Dommage aussi que Richard Lester ne se soit pas renouvelé et que certains passages paraissent trop calqués sur la recette qui avait fait le succès des Trois mousquetaires et de On l’appelait Milady.
Le décès de Roy Kinnear, alias Planchet, durant le tournage entraîna l’arrêt prématuré de la carrière du cinéaste ainsi que l’espoir de voir adapté la dernière partie de la trilogie des mousquetaires : Le vicomte de Bragelonne. Mais même sans cela, il aurait sans doute été difficile de réunir nos quatre héros une nouvelle fois, battus qu’ils furent, lors de la sortie de ce Retour des mousquetaires, par nombre de critiques assassines, ainsi que par les décevants résultats du film au box-office. Un dernier baroud d’honneur de d’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis aurait pourtant eu un certain panache.