Affiche du film Les animaux fantastiques
Voyant sans doute qu’elle peine à transposer de façon convaincante les super-héros DC Comics au cinéma, la Warner revient à l’une de ses sagas les plus emblématiques (et les plus lucratives) pour remplir ses caisses. Toutefois, plutôt que de nous servir la suite tant espérée des aventures d’Harry Potter, J.K. Rowling, en charge du scénario, préfère s’intéresser à une aventure se déroulant bien avant la naissance du petit sorcier.
L’histoire de Norbert Dragonneau, timide magicien anglais (un peu tête en l’air également puisqu’il se déplace en bateau au lieu de « transplaner ») qui débarque à New-York en 1926 avec une valise remplie de créatures fantastiques alors que la communauté américaine des sorciers risque d’être démasquée par les « Non-maj’ » (les « Moldus » américains).
L’auteure de la saga Potter contourne habilement le problème de la suite inutile et mercantile en proposant un univers étendu à son Cottage magique, un dépaysement en terre inconnue tout en restant en terrain connu.
Du côté des idées, il y est toujours question d’obscurantisme et de choix à faire entre le bien et le mal.
Côté décor, par contre, c’est bizarrement la reconstitution du New-York des années 20 qui est la plus bluffante face au monde parallèle des sorciers américains qui, cette fois, paraît plus terne.
Le Congrès Magique des États-Unis d’Amérique semble d’ailleurs s’inspirer de l’univers froid du Brazil de Terry Gilliam. Un univers de bureaucrates de la baguette que Norbert Dragonneau vient dynamiter avec son joyeux bestiaire. Grâce à sa valise et à l’interprétation inspirée de Eddie Redmayne, Les animaux fantastiques ne manque pas de charme. Un charme qui, comme pour le pendant anglais, repose autant sur les trouvailles féériques que sur la qualité des comédiens recrutés. Il ne fait aucun doute qu’avec Jacob Kowalski et Tina Goldstein (Dan Fogler et Katherine Waterston, excellents tous les deux), Norbert trouve son Ron et son Hermione.
Dommage que cette nouvelle saga n’ait pas trouvé, quant à elle, de réalisateur à la hauteur et continue d’employer celui des quatre derniers Harry Potter. David Yates se contente, encore une fois, d’illustrer platement un récit qui a parfois tendance à se perdre dans l’exposition des nombreux personnages sans que l’on sache vraiment de quoi il retourne.
Ces réserves faites, Les animaux fantastiques reste un très bon divertissement qui donne envie de poursuivre le voyage en compagnie de Norbert Dragonneau, histoire d’en apprendre davantage sur le monde merveilleux des sorciers qui n’a pas encore épuisé tous ses sortilèges.