1996.
Deux expéditions, commercialement concurrentes, s’attaquent conjointement au sommet de l’Everest. Si la montée se déroule sans trop d’embûches, la descente va en refroidir plus d’un.
Everest est à l’image de l’utilisation de la 3D dans le film : sympathique mais manquant de relief.
En prenant le parti d’être au plus près de son dramatique fait d’hiver sans chercher le spectaculaire à tous prix, Baltasar Kormákur oublie paradoxalement de tenir le spectateur en haleine. A part une vertigineuse scène sur une échelle posée au-dessus d’un gouffre, la 3D n’est jamais vraiment bien exploitée, la mise en scène préférant s’attarder sur les hommes et les différents problèmes techniques rencontrés.
Pourquoi pas ?
Encore eût-il fallu que la psychologie des personnages soit un peu plus développée. Au lieu de quoi nous n’avons droit qu’aux vagues remords de ces messieurs – tiraillés entre l’appel de la montagne et celui de leur foyer – et aux longs sanglots téléphoniques de leurs épouses.
Sans doute pour ne blesser personne, le réalisateur de 2 Guns se montre, aussi, bien trop frileux lorsqu’il s’agit de décrire le dangereux business du tourisme en haute montagne, la concurrence entre les différentes compagnies proposant la grande ascension, la pollution qu’elles engendrent et les absurdes bouchons d’alpinistes amateurs, principalement occidentaux, faisant la queue dans des conditions extrêmes pour aller planter un petit fanion sur le toit du monde.
Loin d’atteindre des sommets, Everest se laisse suivre sans déplaisir grâce à ses effets spéciaux ainsi qu’à de magnifiques vues sur la chaîne de l’Himalaya.
On peut toutefois lui préférer des films moins réalistes mais plus prenants comme Vertical Limit, voire Cliffhanger.
J’en prends bonne note :).Je ne savais pas trop quoi penser de ce film.
😉
J’ai eu de bons retours sur ce film mais ta critique me met dans le doute. De toute façon je pensais attendre sa sortie en dvd pour le voir.
Cela suffira…
Ah, oui, quand-même !
J’avais eu des doutes en découvrant la bande annonce en salle, mais Marcorèle enfonce le clou. Je m’étais également fait la réflexion que la montagne a déjà produit d’autres bons films …
J’étais tenté pourtant, ces derniers jours, et même pour ce soir ; histoire d’avoir une sensation de froid, peut-être. D’amortir mon anorak en plumes d’oie. C’est tout le problème des gens qui habitent un climat maritimes : un film où on se les gèle, ça nous semble exotique !
J’irai peut-être pour accompagner, alors, mais sans grande conviction.
« La neige en deuil », c’était autre chose, mon bon Monsieur !
Je le verrai en DVD! Ce n’est pas un film que j’ai envie de voir tout de suite car le scénario ne m’emballe pas. J’avais bien aimé Cliffhanger!
Bien envoyé ! C’est comme si j’y étais.
Merci ! 🙂
« Fait d’hiver ». Tudieu, que la langue française peut être jouissive, parfois! Plus que le film, apparemment, mais puisque je suis une malade de ouf (désolée, c’est l’influence Nous York), je crois que je me laisserai tenter en DVD juste par curiosité. L’échelle sur le gouffre ne vaudra sans doute pas le carnage dans l’église, mais ça me rafraîchira le neurone.
Oui tu as raison, pourquoi chercher à parler Franglais quand on peut si bien s’exprimer en français. 🙂
Bon, je l’ai vu hier soir …
En sortant, on a envie de se payer une bonne tranche de rire pour se rassurer sur la vie. Parce que ce n’est pas drôle, comme film. C’est lourd, même … Marcorèle parle de réalisme, et c’est bien cela.
Je partage également la critique, qui nous est apparue immédiatement : le manque de profondeur. Les personnages sont décrits pour prendre leur place dans l’action plus que dans la pensée. Pourtant, on suppose tous qu’un alpiniste fait autre chose que du sport quand il entreprend de gravir des montagnes, et que cette activité lui laisse énormément de temps pour réfléchir. Mais nous ne sommes pas invités à partager ces réflexions ; et on suggère même qu’elle est bien frêle dans le cerveau de ces sous-aventuriers d’occasion qui semblent s’être inscrits à une performance quelconque.
La seule occasion que nous ayons de connaître ce que sont venus chercher ces randonneurs sélectionnés surtout par les 65.000$ de frais d’inscription, c’est quand autour d’un thé dans une tente inconfortable, l’un des comparses interroge directement sur le « Pourquoi » de la présence de chacun. et l’on constate alors la vacuité des intentions et la pauvreté de la pensée des buveurs emmitouflés jusqu’à ce que l’un d’eux plus spirituel et inspiré, donne une explication personnelle plus élevée. Et ce sera à peu prêt la seul occasion de penser du film.
Pas étonnant, dans ces conditions d’impréparation et de manque de motivation ou de force d’esprit, que tout foire à force de caprices et d’indiscipline. Car la montagne, de son côté ne fait pas dans les sentiments. L’image qu’elle donne d’elle même est glaçante et implacable, colérique, même, et donc mortelle.
Le côté commercial de l’Everest est dénoncé par le film. Et c’est peut-être le propos le plus clair : n’importe qui peut s’inscrire s’il est un peu alpiniste, et les encadrants peuvent être des pieds nickelés mettant en danger leurs clients par une légèreté qui surprend dans ce genre d’endroit particulièrement dangereux.
Alors ce film est-il une juste une anti-pub de la rando Everest ? On n’en est pas loin, car tout vous dégoûte d’aller tenter votre chance : il fait froid, vous êtes mal installés, il faut payer une fortune, vous êtes avec une bande de mâles en manque de sens et de sensations, le guide est plus ou moins compétent et sérieux, les tempêtes surgissent sans crier gare alors qu’il faut des jours et des jours de montée et redescente pour sauver sa peau … Et vous n’aurez même pas pour ce prix et ces risques, le loisir de profiter de la vue d’hélicoptère au-dessus des cimes ! Juste le temps d’ajouter votre déchet au sommet avec les autres, et de rebrousser vite chemin en espérant arriver avant que votre bouteille d’oxygène ne soit vide et que vos jambes tiennent le coup et qu’un imbécile de la bande n’envoie pas tout le monde par dessus bord … Et j’en passe !
Pas très engageant tout ça !
Inspiré d’une histoire vraie ! C’est la seule excuse du film, son argument commercial : Des vrais gens sont morts en faisant ça, alors respectez, recueillez-vous sans critiquer ! Mes pelotes ! Ils savaient ce qu’ils risquaient ou c’était des inconscients. Et même si leur mort est plus spectaculaire que d’avoir un accident en conduisant les yeux fermés, je ne vois pas de quoi inspirer un respect indéfectible de leurs actes. Je ne cautionne pas les actes et le film ne met en valeur ni leurs démarches ni leurs personnes. Tout se réduit donc à un fait divers reconstitué dans un cadre mythique. Pas de quoi motiver un cinéphile !
Un truc étonnant, c’est les marques de vêtements que l’on voit incessamment à l’écran de cette chronique morbide en altitude. Comment Helly Hansen, Mermot, The North face, etc ont pu accepter de figurer aux yeux du monde entier en linceuls de pauvres écervelés rattrapés par la nature hostile ? Je ne comprends pas … Ca, c’est un vrai mystère, qui persistera pour longtemps …
Au contraire, là où il n’y a aucun doute, c’est que vous n’aurez aucune envie d’aller rejoindre l’Everest après un film comme ça ! A moins de rechercher une sépulture des plus tristes !
Allez voir ce film uniquement si vous aimer le froid et l’épreuve dénuée de sens et surtout si vous avez besoin d’être soignés d’une tentation d’aller grimper vers les cimes en bouteille. Les autres, abstenez-vous !
Bon, je l’ai vu hier soir … Je vais vous dire ce que j’en pense.
D’abord, en sortant de la salle, on a envie de se payer une bonne tranche de rire pour se rassurer sur la vie. Parce que ce n’est pas drôle, comme film. C’est lourd, même … Marcorèle parle de réalisme, et c’est bien cela.
Je partage également la critique qui nous est apparue immédiatement : le manque de profondeur : Les personnages sont décrits pour prendre leur place dans l’action plus que dans la pensée. Pourtant, on suppose tous qu’un alpiniste fait autre chose que du sport quand il entreprend de gravir des montagnes, et que cette activité lui laisse énormément de temps pour réfléchir. Mais nous ne sommes pas invités à partager ces réflexions ; et on suggère même qu’elle est bien frêle dans le cerveau de ces sous-aventuriers d’occasion qui semblent s’être inscrits à une performance quelconque.
La seule occasion que nous ayons de connaître ce que sont venus chercher ces randonneurs sélectionnés surtout par les 65.000$ de frais d’inscription, c’est quand autour d’un thé dans une tente inconfortable, l’un des comparses interroge directement l’assemblée sur le « Pourquoi » de la présence de chacun. Mais l’on constate alors la vacuité des intentions et la pauvreté de la pensée des buveurs emmitouflés jusqu’à ce que l’un d’eux plus spirituel et inspiré, tente une explication personnelle plus élevée mais peu pertinente. Et ce sera à peu prêt la seul occasion de penser du film d’action.
Pas étonnant, dans ces conditions d’impréparation et de manque de motivation ou de force d’esprit, que tout foire à force de caprices et d’indiscipline. Car la montagne, de son côté ne fait pas dans les sentiments. L’image qu’elle donne d’elle-même est glaçante et implacable, colérique, même, et donc mortelle.
Le côté commercial de l’Everest est dénoncé par le film. Et c’est peut-être le propos le plus clair : n’importe qui peut s’inscrire s’il est un peu alpiniste, et les encadrants peuvent être des pieds nickelés mettant en danger leurs clients par une légèreté qui surprend dans ce genre d’endroit particulièrement dangereux.
Alors ce film est-il une juste une anti-pub de la rando Everest ? On n’en est pas loin, car tout vous dégoûte d’aller tenter votre chance : il fait froid, vous êtes mal installés, il faut payer une fortune, vous êtes avec une bande de mâles en manque de sens et de sensations, le guide est plus ou moins compétent et sérieux, les tempêtes surgissent sans crier gare alors qu’il faut des jours et des jours de montée puis de descente pour sauver sa peau … Et vous n’aurez même pas pour ce prix et ces risques, le loisir de profiter de la vue d’hélicoptère au-dessus des cimes ! Juste le temps d’ajouter votre déchet au sommet avec les autres, et de rebrousser vite chemin en espérant arriver avant que votre bouteille d’oxygène ne soit vide et que vos jambes tiennent le coup et qu’un imbécile de la bande n’envoie pas tout le monde par dessus bord … Et j’en passe !
Pas très engageant tout ça !
Inspiré d’une histoire vraie ! C’est la seule excuse du film, son argument commercial : Des vrais gens sont morts en faisant ça, alors respectez, recueillez-vous sans critiquer ! Mes pelotes ! Ils savaient ce qu’ils risquaient, sinon c’était des inconscients. Et même si leur mort est plus spectaculaire que d’avoir un accident en conduisant les yeux fermés, je ne vois pas de quoi inspirer un respect indéfectible de leurs actes. Je ne cautionne pas les actes et le film ne met en valeur ni leurs démarches ni leurs personnes. Tout se réduit donc à un fait divers reconstitué dans un cadre mythique. Pas de quoi motiver un cinéphile !
Un truc étonnant, c’est les marques de vêtements que l’on voit incessamment à l’écran de cette chronique morbide en altitude. Comment Helly Hansen, Mermot, The North face, etc ont pu accepter de figurer aux yeux du monde entier en linceuls de pauvres écervelés rattrapés par la nature hostile ? Je ne comprends pas … Ca, c’est un vrai mystère, qui persistera pour longtemps …
Au contraire, là où il n’y a aucun doute, c’est que vous n’aurez aucune envie d’aller rejoindre l’Everest après un film comme ça ! A moins de rechercher une sépulture des plus tristes !
Allez voir ce film uniquement si vous aimez le froid et l’épreuve dénuée de sens et surtout si vous avez besoin d’être soignés d’une tentation d’aller grimper vers les cimes en bouteille. Les autres, abstenez-vous !