Affiche du film Fantômas se déchaîne

Fantômas a encore frappé !
Le professeur Marchand, dont les recherches portent sur un rayon télépathique capable de contrôler la pensée, a été enlevé. Bien décidé à attraper le coupable, le journaliste Fandor – aidé par Hélène et le commissaire Juve – va prendre les traits d’un des confrères du professeur disparu pour tendre un piège au redoutable criminel masqué.

Pour cette suite de Fantômas, on ne peut pas dire qu’André Hunebelle se soit déchaîné.
L’intrigue, paresseuse, lorgne toujours vers les aventures de James Bond et le fait dire à Juve : « Nous sommes à l’époque des agents secrets et des gadgets ». Mais ce que le commissaire oublie de rajouter, c’est que ces aventures se déroulent aussi à l’époque de La panthère rose (1964). Une comédie dont le réalisateur s’inspire largement : générique en dessin animé et action située en Italie où il va jusqu’à reprendre l’idée du bal masqué.
Un autre point commun, involontaire celui-là, est l’ascension de deux seconds rôles comiques – Peter Sellers pour La panthère rose et Louis de Funès avec Fantômas – qui finissent par détrôner les têtes d’affiches qu’étaient pour l’un : David Niven et pour l’autre : Jean Marais.
Le jeu des ressemblances s’arrête là car, côté mise en scène, André Hunebelle est loin d’avoir le génie burlesque de Blake Edwards et se contente de filmer platement les numéros comiques de de Funès. Quant Jean Marais, laissé à l’abandon, il n’a plus grand-chose à faire sinon passer son temps à se déguiser et faire quelques cascades le temps d’une bagarre spectaculaire.
Reste la musique de Michel Magne, le repaire kitsch-high-tech de Fantômas avec ses entrées grandiloquentes à l’orgue, et Fantômas lui-même : surprenant mélange entre le physique félin de Jean Marais et la voix mystérieuse de Raymond Pellegrin.
Sans oublier la fameuse DS volante, seule idée vraiment originale, mais qui arrive beaucoup trop tard pour faire décoller le film.
Bref, c’est presque à un travail de « jean-foutre » que nous assistons, pour reprendre une expression chère au commissaire Juve.