
Un homme d’une soixantaine d’années se retrouve bloqué à l’hôpital avec une jambe dans le plâtre, suite à un accident qui a failli lui coûter la vie et dont il ne se souvient pas.
Bougon et aimant la tranquillité, ce patient récalcitrant va devoir supporter, contraint et forcé, le défilé incessant de sa famille, de ses amies, des autres malades et du personnel soignant. Un mal pour un bien ?
Alors, comment il va monsieur Becker ? Bien ?
Il a décidé de s’attaquer à quoi pour son nouveau film ?
A l’hôpital ! Mais, à la différence d’Hippocrate, sorti il y a quelques semaines, il prend le point de vue des malades.
Ça va le changer des chroniques campagnardes ou sur la vieillesse à défaut de lui faire prendre l’air, puisque une bonne partie du film se déroule dans une chambre.
Dommage que, contrairement au film de Thomas Lilti, il ait le poncif toujours bien chevillé à la caméra. Des chefs de service condescendants, à la bouffe infecte en passant par le voisin de chambre qui agonise bruyamment et le manque de respect de l’intimité du malade, il ne nous épargne aucun lieux communs, monsieur Becker.
Des Brèves de brancard qui sont au milieu hospitalier ce que les Brèves de comptoir de Jean-Michel Ribes sont au café. Moins soûlantes, certes, mais tout aussi théâtrales. Jean-Loup Dabadie – au scénario et aux dialogues – nous avait habitué à mieux !
Et puis à quoi ça rime ce mélange permanent des genres ? Car c’est à un drôle de récital qu’il nous convie avec cette histoire qui débute sur un air de musette en bord de Seine, enchaîne sur un Daniel Guichard et une Maurane qui se la jouent sans chanter et une Anne-Sophie Lapix qui oublie toute éthique journalistique pour se la jouer Actors Studieux.
Va comprendre Charles, apparemment avec Becker on se la joue comme on aime.
Heureusement que Gérard Lanvin et le fidèle Jean-Pierre Darroussin font preuve de vitalité et arrivent parfois à nous tirer un sourire, bien épaulés par Claudia Tagbo et Philippe Rebbot (qui retrouve une nouvelle fois le monde de l’hôpital après Hippocrate). Pour Fred Testot, par contre, le cas semble une nouvelle fois préoccupant…
Allez, Bon rétablissement ! Monsieur Becker. A défaut de pouvoir vous dire Bon film !
Oui, pour ceux qui n’en ont pas encore eu l’occasion, il faut voir d’urgence Hippocrate avant qu’il ne disparaisse des écrans !
Maurane qui ne chante pas ! Quel dommage !
Le respect de l’intimité du malade ?!! C’est réservé à ceux qui pensent qu’il vient autre chose que des maladies, à l’hôpital, ce truc là …
Ah ! Jean-Pierre Darroussin, je suis fan ! Mais justifiera-t-il à lui tout seul, mon déplacement ? Pas sûr …
« Le sel de la terre », on n’en parle pas. Mais c’est à voir aussi, ça ! Et fissa, même, vu que ça ne bénéficie pas du même battage que bien d’autres films sur les radios périphériques ou les télévisions de grande écoute, si vous voyez ce que je veux dire… Et que ça disparaîtra donc très et trop vite des salles ; alors que ce film inclassable a une force rare dans un écrin de douceur esthétique mais aussi une violence sourde distillée par ceux qui ont vécu les choses de notre monde au plus prêt pour les photographier et en témoigner. « Le sel de la terre », in ne suffit pas d’en entendre parler un peu, il faut aller le voir pour avoir l’occasion de se sentir concerné un instant par ces lieux ou ces évènements qui nous semblent si lointains sinon.
« …le voisin de chambre qui agonise bruyamment »…
Quand-même, merde ! Y’en a qui dorment !
Je crois que je m’organiserai le moment venu pour crever chez moi, comme ça, je ne dérangerai pas les gens. Comme le pauvre Martin de Brassens …
Pour ceux qui ne connaissent pas, voici un lien à suivre : http://www.dailymotion.com/video/x9k14d_pauvre-martin-georges-brassens_music
Mais non, je ne partirai pas comme ça, je prévoirai une belle fiesta pour que ceux qui restent fêtent ça un bon coup ! Tiens, faut que je trouve une compagnie d’assurance pour signer ma convention dernière bringue du souvenir … Mais, pas d’impatience ; je ne débarrasserai pas la scène de si tôt : Alors gardez vos voeux de bon rétablissement : Je compte bien venir dispenser mon poil à gratter encore longtemps sur Cinéluctable, pardi !
En général, j’aime bien les films de Jean Becker mais celui-là ne m’inspire pas vraiment. Dommage!
On attend son prochain avec peut-être une meilleure inspiration.
Qui sait ? 😉
Bonsoir Marcorèle, c’est bien ce que je pensais du film. Très bonne critique, merci. NB : tuyau pour tuyau, ne pas aller voir « Le grimoire d’Arkandias », dimanche, il pleuvait, je me suis laissée tenter…
Je sais. Je l’ai vu en avant première et c’est vraiment affligeant que l’on tourne de tels films pour les enfants.
Les deux réalisateurs sont de vrais « Boloss » comme ils disent ! 😉