
L’histoire tourne cette fois autour du général grec Thémistocle et de ses vaillants guerriers, prêts à en découdre sur la mer avec les armés de l’infâme Xerxès qui peuvent bien prendre leur vie, « mais n’auront pas leur liberté de penser », comme le chantera bien des siècles plus tard le barde de Patagonie Florent Pagny.
De son côté, le roi perse tout percé en calbute doré et le commandant de sa flotte, la belle Artémise, vont découvrir que « c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme », comme le chantera bien des siècles plus tard l’énervant barde Renaud.
Difficile de définir 300, La naissance d’un Empire.
Tout à la fois un prequel, un parallèle et une sequel au 300 de 2006.
Un concept fourre-tout qui se contente de reprendre, en moins bien, les effets visuels de Zack Snyder en leur ajoutant, pour seule innovation, la 3D.
De gros grains de poussière en trois dimensions viennent donc régulièrement irriter l’œil du spectateur dès que les grecs discutent en intérieur, tandis que des particules de braises – toujours en trois dimensions – volètent autour du général et de ses hommes lorsqu’ils sont réunis près d’un feu de camp.
Manque juste les poils pubiens flottants dans l’air en 3D lors de la fameuse scène de cul entre Thémistocle et Artémise. Une Artémise jouée par une Eva Green sans doute recrutée pour sa bestialité sexuelle avec Johnny Depp dans Dark Shadows de Tim Burton (2012). Sans plus d’imagination, le réalisateur la fait, ici aussi, grimper au rideau et s’envoyer en l’air contre les murs de sa cabine avec le beau général grec bodybuildé.
Pour le reste, Noam Murro filme sans imagination un scénario bateau qui manque de voilure, suite presque ininterrompue de combats navals où se noient des acteurs de seconde zone aussi charismatiques que les palourdes qui tapissent le littoral grec. Sullivan Stapleton (Thémistocle) est loin d’avoir la présence de Gerard Butler (Léonidas) et on a vraiment du mal à croire qu’il puisse galvaniser ses troupes avec des discours ânonnés avec la conviction d’un galérien que l’on fouette.
Au milieu de ce festival de giclures sanglantes sur l’objectif de la caméra, seule surnage la beauté de Lena Headey dont la présence se limite, hélas, à quelques scènes.
De quoi balancer le réalisateur au fond d’un puits d’un bon coup de pied en lui gueulant bien fort : « This is Lena ! »
J’en étais sûre, et tu me conforte dans mon impression et ma crainte d’aller le voir. C’est certain que pour Sullivan Stapleton/Thémistocle, c’est compliqué de passer après Gerry/Léonidas…. Quant à Léna,…. excellente ta « chute », tu as tout dit 🙂
rien qu’en regardant l’affiche !…..
Navrant !
Je viens de subir la bande annonce et, j’ai beau chercher, je ne vois rien qui puisse présenter un quelconque intérêt pour moi dans ce film. A part, bien-sûr, d’attendre la parodie, sur le mode de Spartatouille qui suivit opportunément le premier opus comme un contre-poison, un baume pour l’esprit …
Pour les incultes qui sont obligés comme moi de trouver un dictionnaire pour suivre les articles de Marcorèle, un « prequel » est un film reprenant l’univers et une partie des personnages d’un autre film existant, mais racontant une autre histoire, s’étant déroulée avant le film ayant servi de modèle.
Pour « sequel », c’est plus confus et plus simple à la fois :
En anglais, sequel signifie : suite d’une œuvre
On trouverait, soit-disant parfois la francisation «séquelle ». Mais pourtant pas dans la critique de Marcorèle, pourtant grand lettré devant l’éternel …
En français, inutile de rappeler qu’une séquelle est une lésion qui persiste après la guérison d’une maladie ou blessure.
Faut-il y voir un jeu de mot, dans son emploi dans une critique acerbe sur une bouse pleine d’hémoglobine ?
Ou alors, est-ce un avertissement aux cinéphiles de ne pas prolonger trop longtemps leur exposition à ce genre de film ?
Dans le doute, et suivant le principe de précaution, il est préférable de ne pas aller du tout voir 300.
Merci encore à Marcorèle pour son talent à brocarder la médiocrité cinématographique.
300 quoi, au fait?
300 pulsations minutes pour ceux qui se retrouvent terrorisés par autant de violence et de bruit dans un fauteuil au cinéma face à ça ?
300 € de psy à payer pour retrouver un état mental normal après ce genre de connerie ?
300 morts à la minute ?
300 km à l’heure en sortant du multiplexe pour se libérer de la violence emmagasinée si on voit cette horreur ?
300 spectateurs au total dans toute la France, qui se seront gouré de salle, ou qui espéraient pouvoir se bécoter peinard dans une salle déserte ?
300 mille € d’anxiolytiques vendus en pharmacie à des spectateurs imprudents ou inconséquents, qui auront besoin de s’en remettre au frais de la solidarité sociale nationale ?
300 € le beau sabre tranchant à placer sous le siège du conducteur, en vente à l’armurerie qui ferait bien d’ouvrir une boutique face au multiplexe et de prévoir des heures d’ouverture nocturne ?
300 en dessous de zéro ?
300 moi en tous cas ! (… pas terrible, j’en conviens : « 3 sans moi », je le sais, mais je n’ai pas envie de me fouler pour un truc pareil. Je dois bien l’avouer… )
Et la bande annonce, qui risque d’être représentative du film, est déjà une calamité … Musique de merde, image de merde, prise de vue de merde, ralentis de merde, c’est à jeter d’un seul bloc ! Tout est nul ! Je n’aurais en aucun cas la patience de Marcorèle pour attendre la faible lumière d’une actrice talentueuse perdue dans un océan de boue sanglante et de muscles sans cerveau, de cris de bêtes. Avec, au passage, un emploi décomplexé de l’imagerie nationale socialiste. On dirait les images d’un jeu électronique pour adolescent hyper-violent et décérébré, ou un film de propagande pour Al-Qaïda ou de je ne sais quelle organisation fasciste, militaire ou criminelle en manque de motivation …).
Ce film est seulement interdit aux moins de 12 ans !
On peut supposer que les jeunes filles n’iront pas voir ce film. Ou est-ce un cliché de ma part ? Néanmoins, je ne crois pas qu’elles puissent être sensibles à l’appel de la bande annonce dans laquelle une voix féminine parle de muscle et de sueur comme si elle voulait vendre des litres de transpiration ou de sang …
Peut-on faire confiance à un jeune ado en quête de virilité pour ne pas être séduit par les simplicité de pensée de 300, qui peut lui donner envie de faire de la musculation plutôt que d’apprendre son cours d’histoire et de vouloir dominer par la force ceux qui lui font de l’ombre ou de s’engager dans un combat quelconque sans discernement (en Syrie, par exemple !) ?
Et des ados de plus de douze ans, il y en a pléthore ! On en rencontre qui touchent la retraite, même !
(a contrario, on trouve aussi nombre d’ados dont le sens critique dépasse largement celui de leurs ainés, mais cette précision n’est une découverte pour personne, juste l’occasion de me défendre de prendre les ados pour des imbéciles : on parle juste ici du seuil de censure de 12 ans, plein de présupposés)
Méfions-nous toujours de trop de médiocrité, et de l’entretien des bas instincts, car c’est toujours le terreau des idées simples et de la stigmatisation bêlante. On pourrait s’en souvenir en période électorale, et imposer un bandeau en guise d’avertissement au bas des affiches ou de la bande annonce de 300 : « Attention, les films violents nuisent gravement au sens critique ».
A ceux qui considèreraient ces propos comme excessifs, qu’ils entendent pourtant qu’ils émanent d’un extrême centriste convaincu, et que l’excès est bien plus dans la production de ce genre de film, parfaitement inutile pour l’humanité.
Je te trouve quand même un peu sévère 🙂 …