Un démocrate bas du front et sévèrement burné qui, depuis des années, a partie gagnée dans la course au congrès doit affronter un candidat surprise : un gros républicain vertueux aux manières précieuses.
Will Ferrel, Zack Galifianakis, John Lithgow et Dan Aykroyd dans une comédie de Jay Roch sur la politique sortant l’année de la présidentielle américaine : tout est réuni pour une charge au vitriol sur les mauvaises pratiques politiciennes.
Le début du film laisse d’ailleurs présager du meilleur avec un Will Ferrell aux allures de Jean-Pierre Foucault qui enchaîne les discours démagogiques, annonçant fièrement à ses différents auditoires qu’ils sont ceux « qui font tenir ce pays debout ! ».
Et l’on applaudit lorsque le réalisateur fait mouche grâce à quelques répliques acerbes :
– Qu’est-ce qui est important ? demande le directeur de campagne au député.
– L’Amérique, Dieu et la Liberté.
– Et qu’est-ce que ça veut dire ?
– Aucune idée, mais les gens adorent ça.
Jay Roach a-t-il été contaminé par les mauvaises pratiques de ses personnages ?
Toujours est-il qu’il ne tient pas ses promesses de départ, se contentant, la majeure partie du temps, de cumuler les coûts bas – plus ou moins drôles – entre ses deux vedettes.
Si Will Ferrell a toujours la même candeur enfantine pour interpréter les gros cons, Zack Galifianakis agace rapidement par son jeu outrancier et peu naturel. Quant à John Lithgow et Dan Aykroyd, ils ne font que de la figuration.
Faussement virulent, Moi, député déçoit également par sa fin morale et bien pensante qui s’accorde mal avec le reste du film.
A l’image des politiques qu’il est censé brocarder, Jay Roach n’a pas le courage de ses ambitions et préfère opter pour un programme consensuel qui ne laissera pas un souvenir impérissable.
Apparemment, même la comédie trash américaine subit les effets de la crise.