Après un premier volet plutôt réussi, Largo Winch est de retour.
Trois ans plus tôt, notre héros solitaire contait fleurette dans la jungle birmane à une jolie autochtone avant d’être rattrapé par son passé et l’empire financier de son père, mort assassiné.
Trois ans plus tard, Largo est à la tête d’une immense fortune qu’il compte offrir à une fondation de bienfaisance. C’est le jour de la donation que son passé en profite pour se rappeler à lui.
Avec ses allures de film de James Bond (la poursuite auto qui débute le film rappelle celle qui ouvrait Quantum of Solace, en moins bien…) le film de Jérôme Salle renoue avec une certaine tradition du film d’aventure à la française dont Philippe de Broca et Jean-Paul Belmondo étaient les champions dans les années 60.
Trois ans plus tôt, s’inspirant des romans et de la BD de Jean Van Hamme, le premier Largo Winch mêlait habilement action et intrigues financières.
Trois ans plus tard, le réalisateur et son scénariste, Julien Rappeneau, reprennent les mêmes ingrédients mais en privilégiant cette fois les cascades aux péripéties.
Dommage ! En voulant plaire au plus grand nombre et en cédant aux sirènes du spectaculaire et de l’humour un peu balourd, les auteurs ont amoindri ce qui faisait l’intérêt de notre héros, heureusement interprété par un Tomer Sisley toujours aussi convaincant
Trois ans plus tôt, il avait pour partenaire les excellents Gilbert Melki, Anne Consigny et Kristin Scott Thomas.
Trois ans plus tard, il donne la réplique à un Laurent Terzieff inquiétant mais fatigué (ce fut son dernier rôle) et à une Sharon Stone improbable, reconnaissable de loin grâce à son jeu de jambes mais méconnaissable de près grâce à la chirurgie esthétique.
Trois ans plus tôt, Trois ans plus tard… Vous trouvez ça lassant ? Le public aussi, qui doit subir cette litanie d’aller retour entre passé et présent sans qu’aucune idée de mise en scène vienne alléger le côté systématique du procédé. De là à penser qu’on prend les spectateurs pour des neuneus…
Cependant, et malgré ces réserves, Largo Winch 2 reste un spectacle fort divertissant qui n’a pas à rougir face aux productions venant des États-Unis. Surtout, il montre la voie à suivre à tous ceux qui rêvent du renouveau d’un cinéma d’action populaire à la française.

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