Jack Gramm, brillant expert en psychiatrie criminelle, aide le FBI sur de nombreuses affaires. Quelques heures avant l’exécution d’un serial killer qu’il a aidé à enfermer, des crimes similaires à ceux du tueur ont lieu dans l’entourage de Jack tandis que de mystérieux appels lui annonce sa mort dans 88 minutes !
Accablement ! Voilà, un mot qui résume parfaitement l’impression laissée par ce film poussif reposant uniquement sur la présence d’un Al Pacino pathétique mais presque…
Mais où est donc passé l’acteur survolté de Scarface et celui tout en nuances de L’impasse ?
Il n’y a, ici, qu’un comédien fatigué jouant en roue libre dans un film où se succède un empilage assez ahurissant de scènes d’action mollassonnes.
Pour résumer, quand il n’est pas au téléphone :
Al Pacino court, à s’en faire péter le ménisque, jusqu’à la barrière d’un parking souterrain où il somme de pauvres conducteurs de montrer leurs mains. (Y’en a même un qui en représailles lui fait un doigt d’honneur. Magnanime ou fatigué, Al le laisse filer).
Al Pacino s’enfuit d’un immeuble en feu, un tueur à ses trousses… Tout en prenant le temps d’aider une vieille dame à descendre les escaliers au milieu de la cohue. (Magnanime, le tueur les laisse filer).
Al Pacino plonge à s’en disloquer le fémur pour éviter… un camion de pompiers tandis qu’une bombe « très » à retardement, planquée dans une voiture, attend sagement que le héros et sa copine se soient mis à l’abri pour exploser.
Sans oublier l’agression prévisible perpétrée par un motard que l’on voit arriver du bout de l’avenue pour que Al ait le temps de l’éviter… En sautant sur le capot d’une voiture. (Je vous rappelle que le ménisque et le fémur de l’acteur ont déjà été soumis à rudes épreuves dans les scènes citées plus haut).
Et quand le temps lui est vraiment compté (souvenez-vous, il a 88 minutes à vivre) Al prend d’autorité le volant d’un taxi qu’il conduit aussi vite… Que si il en était resté le passager !
Ajoutez à cela une intrigue plutôt basique répétant à l’envie l’horrible crime du début (idéal pour les spectateurs adeptes du petit somme réparateur !) ainsi que l’improbable touffe de cheveux qu’Al arbore durant tout le film avec une absence d’amour propre qui laisse pantois et vous obtenez un beau Avnet (cherchez l’anagramme !) qui devrait faire fureur dans les maisons de retraite et les salons de coiffure.

Note : Un an plus tard, Al Pacino retrouvait le réalisateur Jon Avnet dans un autre film d’action neurasthénique : La loi et l’ordre entrainant cette fois dans sa chute une autre gloire du cinéma américain: Robert de Niro.
On frémit d’avance en pensant à la prochaine recrue du couple Pacino/Avnet…