Le nouveau monde, le dernier film de Terrence Malick (La ligne rouge) est une magnifique réussite. Reprenant l’histoire de Pocahontas, le film retrace l’installation de colons Anglais sur les terres vierges d’Amérique.
Par touches successives, comme plusieurs scènes d’un même tableau, le cinéaste nous fait découvrir le choc des cultures et la rencontre de la civilisation occidentale avec le monde indigène.
La rencontre entre deux peuples qui va conduire à la rencontre entre deux êtres : Le capitaine Smith et une jeune princesse indienne.
Admis à vivre un moment parmi une tribu, le beau capitaine va découvrir un peuple singulier qui vit dans et avec la nature, à l’abri des convoitises et de la jalousie… mais pas de l’amour.
Pour ce soldat revenu de tout, c’est comme un avant goût de paradis. Mais l’enfer n’est jamais bien loin et ressemble aux siens.
Une scène résume cela très bien. Après des mois d’absence, le capitaine retourne au fort rejoindre ses hommes. Une fois là bas, il ne retrouve plus que quelques loques humaines affamées et apeurées, coupées de la nature derrière leurs grandes palissades. Toute trace de civilisation a disparu.
Si tu te coupes de la nature, la mère nourricière, tu te condamnes à mort semble nous dire le cinéaste. La « modernité » est un leurre.
D’où ces images magnifiques et contemplatives d’arbres centenaires, d’herbes hautes battues par les vents. Ces moments de pause à l’écoute des bruits de la nature : Le clapotis de l’eau, le grondement du tonnerre, le vent qui souffle dans les branches.
Bien sûr, on peut reprocher le caractère un peu trop idyllique de ce récit qui reprend à son compte le mythe du « bon sauvage ».
Il n’empêche, les cinéastes qui prennent le temps de filmer le monde sont de plus en plus rares. (Adepte du montage saccadé passez votre chemin) Terrence Malick en fait partie et il est plaisant de faire un bout de chemin en sa compagnie. Tout comme il est agréable de suivre cette belle histoire d’amour entre deux êtres que tout sépare.