Dans la Moldavie du XVIIe siècle, la princesse Asa Vajda, soupçonnée de sorcellerie, est condamnée par l’Inquisition et meurt en maudissant sa propre famille, responsable de son sort. Au XIXe siècle, les docteurs Kruvajan et Gorobec, en route pour un congrès médical, découvrent en chemin le cercueil d’Asa et la réveillent par inadvertance. Celle-ci entreprend alors méthodiquement de se venger…
Le masque du démon est un classique du cinéma fantastique qu’il faut absolument (re)découvrir. Premier film de Mario Bava, il se hisse au niveau des meilleures productions horrifiques de l’époque : celles de la Hammer.
Inspiré d’une nouvelle de Gogol, le film se démarque du tout venant fantastique par son ambiance gothique. Ancien Directeur de la photographie, Mario Bava soigne ses ambiances et parvient à faire ressentir physiquement la peur.
Rien à voir, cependant, avec les effets grossiers des Vendredi 13 et autres Jason où l’on sursaute parce qu’un type vous saute dessus en hurlant très fort. Ici, il est plutôt question du petit frisson de malaise qui vous glace l’échine au détour d’une image ou d’un plan.
Le visage de la sorcière se recomposant, peu à peu, dans la crypte marque bien plus fortement l’esprit que nombre de films gore et l’apparition fantomatique du carrosse venant chercher le docteur renvoie directement à des films comme La chute de la maison Usher (1928) de Jean Epstein ou La Belle et la Bête de Jean Cocteau (1946).
L’utilisation du décor – et sa mise en lumière – est primordial chez Bava et participe à l’effet horrifique autant que les images crues qu’il propose. Il devient la représentation concrète des angoisses de ses personnages. La crypte, le château aux larges couloirs déserts et le cimetière noyé dans la brume, autant de lieux où s’égarent (physiquement et mentalement) les deux médecins.
Au final, le décor s’incarne et devient un personnage à part entière. Mais n’est-ce pas, là, le propre des grandes réussites fantastiques ? (La maison du diable, Shining ou Blade Runner).
Il faut revoir les films de Mario Bava ne serait-ce que pour découvrir ce que lui doivent Ridley Scott, Tim Burton ou Stanley Kubrick.

je confirme, on n’en fait plus, des films comme çà, et j’ai une tendresse particulière pour la chute de la maison Usher. ^_^