
Ce n’est pas l’intégrité qui étouffe le sénateur Michele Spagnolo, ni les regrets d’avoir pistonné tous ses enfants. Mais un AVC lui fait perdre ses inhibitions et le rend incapable de mentir. Très vite, sa vie politique et familiale vont s’en trouver totalement chamboulées.
Sorti après le retour de Silvio Berlusconi au pouvoir en 2008 et le tremblement de terre qui dévasta l’Aquila en 2009, Viva l’Italia est une dénonciation de la liquidation de l’hôpital public italien ainsi qu’une satire mordante de la politique et des hommes, de tous bords, censés l’incarner.
Belle idée que de transformer un vieux renard de la politique, adepte des magouilles et de la langue de bois, en militant du parler vrai. Dépourvu de filtres, le sénateur finit par dire tout haut ce qu’il pense tout bas et permet à Massiliano Bruno de pointer du doigt, sans détour, les manœuvres de certains élus ainsi que les défaillances de la démocratie italienne. La Constitution de la République italienne y est d’ailleurs décrite d’emblée comme « un chef-d’œuvre de fantaisie et d’humour ». Article 1 : L’Italie est une république démocratique fondée sur le travail. La souveraineté appartient au peuple. « D’entrée, on se marre bien » commente un des personnages en prologue.
Et, de fait, on se marre bien devant cette comédie aux dialogues décapants qui rappelle les grandes heures de la comédie à l’italienne. Celle qui n’avait pas son pareil pour dénoncer, l’air de rien, les travers de la société ainsi que les grandes et petites compromissions de ses élites.

Face à un Michele Placido truculent, qui s’en donne à cœur joie en vieux briscard des meetings et des plateaux télé, Raoul Bova, Ambra Angiolini et Alessandro Gassman, qui jouent ses enfants, sont parfaits. C’est que le cinéaste, outre sa raillerie du monde politique, compose également une sympathique comédie autour d’une fratrie dysfonctionnelle qui, face à la maladie de leur père, va devoir apprendre à se reparler avec franchise pour enfin pouvoir aller de l’avant.
Viva l’Italia n’est pas exempt de défauts et, à trop vouloir aborder de sujets, passe parfois un peu vite d’un personnage à l’autre. Mais il faut reconnaître que le film de Massimiliano Bruno en remontre à nombre de comédies françaises actuelles qui préfèrent miser sur l’humour fade et le politiquement correct plutôt que de prendre le risque de la moindre critique sociale. Viva la comédie italienne !
Merci ça donne bien envie !
Ravi que ma chronique fasse envie. Si tu as Netflix et que tu aimes les comédies italiennes, n’hésite pas à regarder ce film. 😉
Je viens de le voir, effectivement un film italien comme on les aime, caustique, plein de verve, drôle, avec une happy end en demi-teinte. Merci beaucoup pour l’excellent conseil. 👌
Ah, ça me fait plaisir que tu l’ais regardé. Ravi aussi que tu ais aimé le film. 😀 J’adore le dernier plan avec l’affiche déchirée. 😉