Les habitants de Loubressac voient d’un mauvais œil l’installation chez eux d’une bande de hippies. Un meurtre est commis, on accuse les nouveaux venus. Quelques citoyens décident nonobstant de mener une enquête…

Situé entre Il était une fois un flic et La valise, Quelques messieurs trop tranquilles tente de renouer avec l’esprit des Tontons flingueurs et de Ne nous fâchons pas sans vraiment y parvenir. Si les dialogues de Jean-Marie Poiré ne déméritent pas, les bons mots de Michel Audiard font pourtant défaut dans les bouches des magnifiques comédiens que Georges Lautner a encore réuni. À moins que ce ne soit la profusion de jolies jeunes femmes nues qui leur cloue le bec ?
Le cinéaste s’intéresse, en effet, beaucoup plus à la plastique de ses actrices (à l’exception de sa mère, Renée Saint-Cyr, qui est la seule à avoir droit à quelques bonnes répliques) qu’à son intrigue qui, entre deux clins d’œil à ses anciens films, mêle artificiellement le monde rural aux hippies et aux truands. Les truands étant d’ailleurs ceux qui semblent l’intéresser le moins, sans doute parce qu’il en avait déjà fait le tour et qu’André Pousse n’arrive pas à la cheville de Bernard Blier.

Reste les brillantes compositions de Jean Lefebvre, Paul Préboist et surtout Michel Galabru qui se taille ici la part du lion en instituteur allergique aux enfants. Son numéro de mâle en rut cherchant à charmer deux jeunes femmes en train de faire bronzette reste l’un des meilleurs moments d’un film hélas trop inégal même s’il se laisse regarder sans déplaisir. Nostalgie oblige, hippie c’est tout.