Un homme mystérieux arrive dans une petite ville en tirant un cercueil boueux derrière lui. Nommé Django, cet étranger sauve la vie d’une jeune femme et se retrouve projeté en plein cœur d’une guerre entre des révolutionnaires mexicains et une bande de racistes sadiques menés par le major Jackson. Malgré le chaos ambiant, Django met son plan en action : se venger, en opposant ennemi contre ennemi…

Sur une trame proche de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, qui s’était lui-même inspiré du scénario du Garde du corps (Yojimbo – 1961) d’Akira Kurosawa, Django inscrit définitivement Sergio Corbucci dans le petit club des grands réalisateurs de westerns italiens. Admirateur de ce western, Tarantino réutilisera, d’ailleurs, le personnage dans son Django Unchained.
Pour ce film, Corbucci déploie une tonalité sombre et très personnelle mêlant cadrages serrés, violence sadique (le major s’entraîne à tirer sur des cibles humaines) et décors qui sortent de l’ordinaire, à l’image de cette petite ville du Far West aux rues noyées dans la gadoue.
L’autre force du cinéaste est d’avoir réussi à créer des scènes qui marquent immédiatement l’esprit. Difficile, en effet, d’oublier l’apparition de Django marchant dans une plaine boueuse en traînant un cercueil ou le massacre de masse qu’il déclenche face aux quarante hommes du major Jackson. Dans le rôle titre, Franco Nero (sorte de sosie mal dégrossi de Terence Hill) n’impressionne pas par son talent d’acteur mais en impose, malgré tout, en héros mutique au regard bleu acier que Corbucci sait parfaitement mettre en valeur.
Par ses choix de mise en scène et son esthétique surprenante, Django peut être considéré comme un galop d’essai qui aboutira au Grand silence, le plus insolite des westerns réalisés par Corbucci.