Au Far West, deux frères ennemis, chasseurs de primes, sont fâchés de longue date. À l’approche des fêtes de Noël, et suite à la demande de leur mère qui veut les réconcilier, Travis part à la recherche de Moïse. Ensemble, ils vont devoir faire équipe afin de mettre hors d’état de nuire Sam Stone, le bandit le plus recherché de la région, qui vient de s’évader de prison.

Devenus, pendant les années 70 et 80, les Laurel et Hardy transalpins grâce à une série de westerns et de polars rigolards, Terence Hill et Bud Spencer, tous deux en fin de carrière, refusèrent de reprendre une dernière fois leur rôle de Trinita et de Bambino sous la direction d’Enzo Barboni. À la place Terence Hill décida, pour leur dernière association cinématographique, de passer derrière la caméra et de les mettre en scène, non plus en Espagne mais aux États-Unis. Mal lui en a pris. Sans doute happé par le vertige des grands espaces américains, Hill livre une version édulcorée et mollassonne de leurs exploits d’antan.
Bud Spencer a beau reprendre son rôle de costaud mal embouché au cœur d’or et Terence Hill celui du tireur d’élite plus rusé qu’il n’en a l’air, rien n’y fait. Pas plus que les nombreux clins d’œil aux plâtrées de fayots, aux méchants patibulaires ou aux fameuses baffes inventives qui faisaient la renommée de leur tandem. Ici, tout tombe à plat à cause d’une mise en scène paresseuse qui filme sans conviction ni génie les bagarres qui faisaient le sel de chacun de leur film. Exit également l’humour méchant, remplacé ici par des blagues bon enfant destinées aux plus jeunes.
Finalement, plus qu’à un baroud d’honneur, c’est à un sirupeux film de Noël pour enfants de moins de dix ans que Terence Hill nous convie. Une sorte de gros gâteau de fêtes, plaisant à l’œil mais totalement indigeste.
Petit papa fuyons…