
Alors qu’il est en prison pour cinq meurtres, Arthur Fleck attend son procès avec résignation. Mais sa rencontre avec Harley Quinn, dont il tombe amoureux, va rallumer sa folie et lui donner envie de chanter… comme un pied.
Le titre ne ment pas.
Il est bien question d’une folie à deux pour cette suite du film à succès Joker. Mais cette folie n’est pas issue de la rencontre entre le Joker et Harley Queen. C’est plutôt celle qui unit le réalisateur Todd Phillips à son comédien Joaquin Phoenix avec lequel il organise un sabotage cinématographique qui force le respect.
Todd Phillips avait-il vraiment envie de donner une suite à son film qui a rapporté très gros au box-office ? Lui a-t-on un peu forcé la main ? Autant de questions que l’on peut se poser en voyant le démontage en règle auquel il participe avec l’aide de son comédien. Comment expliquer, sinon, que Phoenix accepte de pousser la chansonnette, lors des nombreux numéros musicaux, alors qu’il n’a aucune voix. Une piètre performance de chanteur qui finit par déteindre sur une Lady Gaga qui en a le souffle coupé.
Quant au scénario, il se résume à une heure trente de procès (sur un film qui dure presque 2h20) qui ne nous apprend rien sur le personnage que nous ne savions déjà.
Tout ça pour en venir à la conclusion et à la seule scène qui a visiblement intéressé le cinéaste. Un brillant retournement de situation en forme de gros doigt d’honneur aux producteurs qui en veulent toujours plus et au public qui réclame toujours la même chose.
Un acte de résistance culotté et une vraie dinguerie (digne du Joker) que Francis Ford Coppola, qui s’y connaît en la matière d’Apocalypse Now à Megalopolis, a récemment salué.
Cela n’empêchera pas les suites douteuses et les mauvais remakes de continuer de polluer les salles de cinéma, mais tout de même.
Chapeau, les artistes, le Joker nous a, encore une fois, bien eu.
J’ai laissé passer la folie, j’aurais peut-être dû m’y intéresser malgré tout.