L’expérience Almodóvar serait-elle la réponse du cinéaste espagnol face à la recrudescence des films de plus de 2h30 ? Pourquoi pas.
Encore faudrait-il que ses deux moyens métrages aient le moindre intérêt. Hélas, le réalisateur de Douleur et gloire ibère définitivement son latin en s’essayant au western et ne convainc guère plus avec son drame psychologique en forme de long monologue.

Strange Way of Life (2023) propose un nouveau type de western. Le western Desigual. Il suffit de voir la collection de vêtements que portent Pedro Pascal pendant les 30mn que dure le film pour s’en convaincre. L’intrigue, en solde, n’a pas vraiment d’importance et sent la fin de série.
Le reste ressemble à un remake bon marché du Secret de Brokeback Mountain dans lequel Pedro Pascal et Ethan Hawke bradent leur talent en jouant aux cowboys homos sans vraiment assumer leur rôle. Les baisers et les scènes chaudes entre les deux hommes sont exclusivement réservés à deux jeunes acteurs censés les représenter lors d’un retour en arrière aussi creux que l’outre sur laquelle les deux hommes s’amusent à tirer un coup.
Quant à l’interminable générique de fin, il est presque aussi long que ce film au rabais. Impossible, en tous cas, pour le spectateur de sortir de la salle puisqu’il faut patienter jusqu’au second film.
Avec La voix humaine, notre longue attente se retrouve, là aussi, vite déçue.
Cette mauvaise adaptation, d’une pièce de théâtre en un acte de Jean Cocteau, fait très rapidement penser à la fameuse boutade attribuée au dramaturge : « Un ange passe… Qu’on l’attrape et qu’on l’encule » tant on a l’impression de s’être fait avoir. Jugez plutôt : une femme, un coton tige dans chaque oreille, se lance dans un interminable monologue au téléphone avec son amant qui vient de la quitter. Tout cela pour nous caser un placement de produit Nespresso. La machine à café orange est, d’ailleurs, fort bien filmée mais What else, merde ! Bah, pas grand-chose. Tilda Swinton, qui pourrait lire le bottin sans jamais ennuyer, se contente de meubler le vide par son art du verbe tout en multipliant les tenues extravagantes (sponsorisées par Desigual ?). Malheureusement pour elle, l’actrice se fait vite voler la vedette par un chien un peu cabot dont elle dit qu’il erre comme une âme en peine. Un peu à l’image du spectateur qui finit par se demander ce qu’il fout là et par regretter les films de 2h30 car, tant qu’à regarder des conneries, autant en avoir pour son argent.