Une jeune rouennaise nommée Alex, qui rêve depuis l’enfance de faire du cinéma, part à New-York pour tenter de rencontrer sa star préférée, Julia Roberts, et lui proposer un scénario.

Symptomatique de notre époque égocentrique, le film autobiographique de Noémie Lefort coche toutes les cases du conformisme bien pensant en vogue actuellement dans le cinéma français. Nous avons ici affaire à un téléfilm de filles – dont les hommes sont quasiment exclus – tourné par une femme et nimbé de chansons anglo-saxonnes ainsi que de petites musiques tristes au piano quand il faut souligner les moments d’émotion.
Cette comédie matriarcale très feel-good, comme on dit aujourd’hui pour désigner toutes ces tièdes comédies prêtes à mâcher qui font plus sourire que rire, confirme la fascination et le complexe d’infériorité qu’entretiennent les français(es) vis-à-vis des États-Unis. Elle tombe même dans le piège de la carte postale new-yorkaise avec visite de ses lieux emblématiques. Notamment lors d’une excursion, à bord d’un bus touristique LGBT, dédiée à la série Sex and the City qui nous fait découvrir le sex-shop où l’une des héroïnes avait acheté son rabbit, histoire de bien cocher toutes les cases des sujets dits « tendance ».
Et que dire de la famille d’Alex et de sa petite danse intergénérationnelle de filles qui nous en Kiss une sans toucher l’autre ?
Dans ce film nombriliste, parsemé de poncifs, qui semble surtout destiné à servir de thérapie à la cinéaste, seule la performance comique de Louise Coldefy parvient à déclencher quelques sourires.
Et Julia Roberts dans tout ça ? Un prétexte pour tout ramener à soi… comme le scénario de ce film.
Pour une fois, fiez-vous au sous-titre M6 marqué en gros sur l’affiche – Le film de sa vie – plutôt qu’à son titre. Mon héroïne aurait été beaucoup plus sincère en s’appelant Ma bobine.