Affiche du film Invisible Man
Victime des violences de son compagnon, un brillant scientifique, une femme tente de se reconstruire auprès de sa sœur et d’un ami qui vit seul avec sa fille.
Pourtant, même lorsqu’elle apprend le suicide de son ancien petit ami qui lui lègue une grande partie de sa fortune, Cecilia ne parvient pas à croire à sa mort. Elle a même l’impression qu’il se tient, invisible, à ses côtés pour continuer de la tourmenter.
Ce nouvel homme invisible, opportuniste et bien dans l’air du temps, ne devrait guère laisser de trace dans les mémoires. Car si l’on excepte la première séquence, réussie, qui montre la fuite sous tension de Cecilia de la maison high-tech de son compagnon, le film de Leigh Whannell est bien lisse. Tellement plat que chaque passage angoissant est enrobé de bruyantes nappes musicales destinées à faire artificiellement monter la tension. Eh puis quel intérêt d’appeler ce film L’homme invisible (enfin, Invisible Man pour être dans le coup) lorsque quasiment tous les trucages se cantonnent à des effets horrifiques qui pourraient aussi bien s’appliquer aux exactions d’un spectre revanchard.
Depuis la précédente adaptation, Hollow Man : L’homme sans ombre en 2000, le cinéma ne semble plus s’intéresser aux exploits de l’homme invisible que sous le prisme de l’horreur, au détriment de son aspect fantastique et tourmenté. Une horreur standardisée et prévisible, qui plus est. Sans compter que la combinaison qui permet d’expliquer l’invisibilité de l’agresseur n’a rien de poétique et génère moins d’images marquantes que les spectaculaires transformations de Kevin Bacon dans le film de Verhoeven.
Reste Elizabeth Moss, plutôt convaincante en femme traumatisée au bord de la folie mais à qui il manque un vrai partenaire pour faire des étincelles, car lorsque Oliver Jackson-Cohen se montre enfin, on se dit qu’il aurait mieux fait de rester invisible tellement il semble peu crédible dans son rôle de génie scientifique.
Décidément, après Dracula Untold (2014) et le calamiteux La momie (2017), la galerie des monstres de Universal peine non seulement à faire frissonner, mais peine aussi tout court.
Un bon conseil, revoyez vos classiques.