Au 28ème siècle, un couple d’agents spatio-temporels est envoyé en mission sur Alpha : une immense cité intergalactique abritant des espèces en provenance de tout l’univers et qui dérive depuis des siècles dans l’espace.
Une cohabitation pacifique aujourd’hui menacée par un envahisseur, aussi mystérieux que redoutable, qui s’étend au cœur de la mégalopole spatiale. Valerian et son équipière Laureline vont avoir fort à faire pour comprendre de quoi il retourne…
D’une inventive bande dessinée française de la fin des années 60, Luc Besson tire un film à l’emballage coloré plutôt dépaysant mais au contenu sans surprise, ni saveur. Un produit au pH neutre élaboré pour la consommation courante et destiné à plaire au plus grand nombre.
Porté par deux gravures de mode au jeu sans aspérité et par une galerie de créatures destinées à n’effrayer personne, Valérian et la cité des mille planètes se contente de délivrer son banal message de paix dans une débauche d’effets spéciaux qui se révèlent un peu vains.
Ni déplaisante, ni enthousiasmante, cette S.F. politiquement correcte frôle dangereusement le vide cinématographique intersidéral.
De toute façon, je ne supporte pas les films de Besson ! 😛
Je serai un peu moins sévère que toi. Sans atteindre le niveau du « Cinquième élément », mon préféré, ce film livre quand même quelques vraiment belles images. Notamment le début est magnifique
je reviens du cinoch, j’ai vu les « proies » J ai pas du tout aimé, mais pas du tout , et j’ai regretté mon billet franchement,
Je suis allé voir Valérian. Tout s’est passé comme prévu :
J’attendais de voir des images splendides, de la créativité aux quatre coins de l’écran. Je n’ai pas été déçu (même si certains aliens ou décors semblent avoir été directement inspirés d’autres SF comme la saga de la Guerre des étoiles – on pourrait chercher à faire la liste des analogies remarquables). Bref, c’est beau, et c’est ce que j’attendais de voir puisque c’est ce que Besson nous offre de manière certaine dans ses films ; un emballage impeccable.
Pour le reste, je redoutais effectivement la démagogie commerciale de Besson ; plaire au plus grand nombre impose en effet des concessions impardonnables à mon sens.
La critique de Marcorèle n’était pas rassurante à ce sujet non-plus.
Je suis venu, j’ai vu, j’ai été abasourdi de tant d’efforts pour ne pas froisser le spectateur lambda : tout est fait pour le rassurer, au point que tout est lisse, prévisible …
On se demande même s’il existe un scénario tellement il tient en trois lignes. Besson indique son nom dans le générique, au niveau du scénario ! Il aurait pu laisser cette ligne vide. On se fait souvent balader dans les scénarii contemporains, mais ici, pas du tout. On peut s’absenter pendant le film pour satisfaire un besoin quelconque, ou roupiller cinq minutes. On ne rate que des images de l’album, mais pas l’histoire : y’en a presque pas ! (ou il faut se la raconter soi-même …).
On peut aussi emporter un casque pour écouter de la bonne musique pendant le film, tellement le texte est inutile. La musique porte l’action avec un temps d’avance, comme pour prendre une inspiration avant de courir, mais les dialogues !! Mazette, les dialogues sont une calamité !
Le summum est amené à nos oreilles par la bouche de l’inexpressive Cara Delevingne, qui fait toujours la gueule et ponctue toutes ses phrases sans intérêt, d’une tirade estampillée « adolescente officielle » , comme si la traduction française avait reçu l’ordre de pourrir ses interventions désabusées du florilège complet des interjections débiles et creuses qu’on entend dans les séries bas de gamme ou des téléréalités les plus crasses dans la bouche des écervelées du petit écran. En un mot, Laureline est insupportables et parfaitement inutile !
Quelle piètre idée des adolescentes peut avoir Besson s’il a voulu les identifier à ce second rôle caricatural !
Mesdemoiselles, je vous invite à arborer des teeshirts affirmant « Je suis mieux que Laureline » !
Comment croire aussi que le héros, Valérian, à peine plus convainquant, puisse en pincer pour cette pisseuse ? N’importe quelle alien a plus de chien que cette mannequin d’eau douce frelatée. On se rassurera en sachant que les passages à l’écran de la plante verte sont incessants mais généralement rapides, comme si tout le monde avait compris l’analogie avec la mouche du coche dont l’insipidité n’a d’égal que la vanité.
Déjà qu’on nous habitue à confier l’avenir de l’univers à des adolescents inconséquents, il faut en plus qu’ils soient antipathiques et creux ! Quelle chance d’en être seulement au 21ème siècle !
Nous n’avons aucune leçon à faire à Besson, qui sait parfaitement ce qu’il réalise, maîtrise absolument les équilibres qu’l souhaite donner, et assume invariablement ses choix : il veut faire des entrées à la place des étasuniens, et rien d’autre. Et ça marche, même si la salle était presque vide lorsque j’ai découvert Valérian mercredi soir.
Pourtant, les trois lignes du scénario ouvraient la voix à un peu plus de réflexion, que les acteurs auraient pu exprimer en se donnant un peu plus de fond au lieu de se limiter à commenter leurs actions ou annoncer leurs intentions d’actions.
La rencontre de civilisation différentes est un sujet intéressant et toujours actuel que la multitude des origines géographiques des habitants du vaisseau où se situe l’action, invite forcément à creuser par-delà l’apparence physique variable et esthétiquement bien rendue ! Faut-il nécessairement utiliser la force supérieure pour asservir les plus faibles, fut un sujet tout à fait abordable même pour le public visé !
De même, le concept de dommages collatéraux dans un conflit armé est également illustré mais nullement explicité : Pas une seule phrase alors que c’est la défense du méchant, qu’on se limite à supprimer parce qu’il est méchant vu qu’il a tué les gentils, ce qui n ‘est pas bien …
Même le sentiment amoureux n’est pas enrichi d’une quelconque poésie, mais pris comme une donnée froide et un objectif théorique d’un côté et un moyen de chantage de l’autre.
Le mot philosophie apparaît au détour d’une liste de savoirs, comme une fleur d’un bouquet sans parfum. Que de sous emplois ! A-t’on peur d’être intéressant ?
La moindre invitation du spectateur à partager une réflexion serait devenue un risque de perdre le lien avec ses émotions reptiliennes et de perdre son obole financière ? C’est faire bien peu de cas de l’esprit des spectateurs, seraient-ils adolescents ? Ce mépris n’honore pas Besson, selon moi. Nous étions habitués à ce mépris du public par les majors des Zuès mais nous continuions de croire que Besson passerait en fraude quelques idées.
Sans en faire un chef d’oeuvre, Le Grand bleu par exemple s’autorisait beaucoup plus de provocations à la réflexions, et ce fut néanmoins un succès jamais démenti ! Le niveau baisse-t’il si rapidement, ou le cinéma s’en fait-il le complice comme un collier de parpaings autour du cou d’un public condamné à la noyade dans les eaux sombres du néant ?
On se laisse aller encore ici à penser qu’il faudrait désormais produire les films avec plusieurs niveaux d' »intelligence », parmi lesquels le spectateur pourrait choisir, au lieu de soumettre tout le monde au niveau 1, présumé le plus populaire et donc le plus rentable, en abandonnant les attentes des autres spectateurs.
Nous pourrions ainsi profiter de belles images sans subir la médiocrité organisée du surplus … Créer plusieurs bandes son, ajouter de la voix off, et intégrer quelques scènes différentes au montage, suffirait certainement ! On se plait même a penser que quelques pirates se chargeront un jour prochain de ce travail d’amélioration si les majors ne s’en occupent pas !
Comment admettre de nos jours de progrès technique, qu’un film à vocation mondiale reste un objet unique alors que le public n’est pas unique malgré les efforts d’Hollywood !
Besson a le talent et les moyens suffisants pour lancer un tel projet. Alors, au boulot ! L’innovation n’est elle pas notre seule planche de salut depuis longtemps déjà ?
Bref, lecteurs de Cinéluctable, pour l’heure, allez voir la version rez-de-pensée de Valérian pour l’image, et surtout pour rien d’autre ! Sinon, vous serez déçus !
Et n’hésitez pas à redécouvrir la BD !
Vu mon exécrable souvenir de Lucy, je n’ai pas pris la peine de me déplacer voir Valerian…
Une adaptation médiocre en effet de l’excellente BD de Christin et Mézières. C’est au niveau du scénario que le bât blesse surtout. Il est d’une miévrerie totalement étrangère à la BD. Quant à Dane DeHaan, c’est une énorme erreur de casting. Il n’est pas crédible une seconde en agent spatio-temporel. Cara Delevingne s’en sort mieux.
Bien d’accord, mieux vaut aller relire les BD. 🙂
Pas d’accord, j’ai bien aimé ce film alors que je n’apprécie guère Besson habituellement. Il y avait juste 30 minutes de trop (la scène avec Rihanna ne semblait pas indispensable). Sinon, j’ai trouvé l’esprit fidèle à la BD.
30 minutes de trop, c’est beaucoup pour un film ! 🙂 Après tout dépend des goûts de chacun qui heureusement divergent.
A moitié déçue par Lucy lors de sa sortie, je repousse le moment de voir son nouveau film. Mais comme on dit quand faut y aller, faut y aller ! ˆˆ
Complètement déçu par Lucy pour ma part.
J’ai quand même pris un plaisir à le voir parce qu’il est divertissant mais sans plus. Je pensais qu’il allait vriament plus loin en abordant les réflexions sur les capacités de l’homme. Tellement dommage !
C’est du spectacle pour du spectacle. Et tout sonne creux et déjà vu. 🙂
Complètement d’accord. Pourtant y avait matière à faire. 😊