Affiche du film Tu ne tueras point
Présenté comme le retour en grâce du réalisateur de La Passion du Christ voué au purgatoire cinématographique depuis dix ans, Tu ne tueras point (qui raconte les exploits d’un infirmier objecteur de conscience qui participa, sans arme, à la bataille d’Okinawa pendant la seconde guerre mondiale) n’est pas le chef d’œuvre annoncé par certains.
Si le dernier tiers du film avec ses monstrueux affrontements prouve que Mel Gibson n’a pas perdu la main quand il s’agit de filmer les horreurs de la guerre, il déçoit par une première partie bavarde et moralisatrice teintée d’un discours religieux bon teint.
On ne se refait pas et puis c’est le personnage qui veut ça, me direz-vous.
Certes, mais Mel Gibson était-il obligé de nous infliger ensuite une série de poncifs liés au film de guerre ? L’éternel sonnerie au drapeau, le sergent grande gueule mais brave type qui apprécie ses hommes, l’arrivée des jeunes soldats qui croisent sur la route les blessés et les morts revenant du front…
Des clichés que le cinéaste enfile comme des perles sans la moindre originalité tandis que l’interprétation inepte d’Andrew Garfield, alias Andy la touffe, dans le rôle principal n’arrange rien.
Reste qu’après avoir soufflé le froid pendant plus d’une heure avec sa romance fleur bleue et son classique camp d’entraînement, Mel Gibson se réveille et parvient dans la dernière demi-heure à faire ressentir la brûlure des affrontements. Comme à son habitude, le cinéaste n’est pas à un paradoxe près et si Tu ne tueras point, tu montreras le champ de bataille dans toute son horreur et sa crudité. Une incroyable histoire qui aurait pu donner lieu à un grand film si son traitement avait été plus court et centré sur les combats et la psychologie de ses protagonistes.
Pour renouer avec la puissance de son Braveheart, Tu prêcheras moins serait un bon conseil à donner au père Mel.