Alessandro, professeur de musique baroque, partage un appartement avec sa fille de 15 ans en pleine crise d’adolescence et son frère gentiment barré. Veuf inconsolable, il passe son temps à se soucier des autres plus que de lui-même au grand désespoir de sa famille qui décide de réagir…
Pour son second film, Philippe Claudel nous propose une comédie lumineuse et légère parcourue de beaux moments mélancoliques que viennent ponctuer quelques incursions dans le fantastique.
Il réinvente, à sa façon, la comédie italienne mais avec une tonalité française faisant autant appel aux fines études de mœurs de Claude Sautet qu’à la verve joyeuse des films de potes d’Yves Robert.
En s’appropriant ces différents univers et en y ajoutant ses propres centres d’intérêt, notamment son amour des livres et de la lecture, l’écrivain s’affirme comme un cinéaste convaincant (l’exception qui confirme la règle ?).
Mais si Tous les soleils enchante, c’est surtout grâce à ses interprètes et plus particulièrement à l’abattage de ses deux comédiens principaux : Stefano Accorsi et Neri Marcorè.
Entre Alessandro (qui parcoure en solex les rues de Strasbourg et entretient avec sa fille une relation possessive digne d’une mama italienne) et son frère (sympathique anarchiste accro aux sitcoms ayant décidé de rester cloîtré chez lui dans un vieux peignoir bariolé tant que Silvio Berlusconi, « érotomane lifté et maquillé », sera au pouvoir), on n’est pas prêt d’oublier les frères Regazzoni et leurs savoureuses engueulades.
Face à eux, la jeune Lisa Cipriani fait plus que défendre son rôle. Elle est totalement convaincante dans ses emportements d’adolescente ballottée entre ses premiers émois amoureux et l’affection qu’elle porte à son père.
Car les femmes sont aussi à l’honneur chez Philippe Claudel. Elles sont le parfait contrepoint (mais aussi le point d’ancrage) de nos deux excités d’italiens. C’est par elles que passe le message humaniste du réalisateur qui offre à Anouk Aimée et Clotilde Courau des rôles émouvants et attachants, pleins de justesse.
Laissez-vous entraîner dans ces aventures sentimentales au son de la Tarentelle et de la musique baroque italienne. A l’image d’Alessandro dansant devant ses étudiants, elles devraient vous donner des ailes et vous pousser à trouver la bande originale en quittant la salle.
Tous les soleils est le rayon de lumière cinématographique de ce printemps.
Il serait vraiment dommage de ne pas profiter de sa douce chaleur !
Quel joli film, je n’avais pas envie de quitter mon fauteuil, j’aurais bien poursuivi un bout de chemin avec tous ces personnages attachants.
J’ai en effet retrouvé la verve de la comédie italienne dans la ville de Strasbourg magnifiquement filmée : pourquoi Strasbourg est -elle aussi peu utilisée par les cinéastes ? Mystère…
adoré aussi!!!! la salle (dont la moitié, je pense, s’etait « rabattue » – comme nous – là dessus faute de pouvoir entrer à « Une séparation »), était sous le charme! Et quelle BELLE surprise!!
Et bien moi, j’ai laissé l’occasion d’aller le voir… Regrets !…
Il me reste à remercier Marcorèle, qui est notre éclaireur, lui qui va au devant des troupes pour débroussailler le monde cinématographique, armé de son coupe-coupe critique acerbe et affuté, et de ses baumes lyrique délicieux qui mettent en valeur les parfums des derniers films pour que nos narines moins délicates perçoivent néanmoins la valeur des quelques pépites à ne pas rater…
J’étais donc averti d’aller à la rencontre de TOUS LES SOLEILS, et je l’ai laissé passer. Quel ballot je fais. Je vais maintenant rester en veille sur le chemin en attendant l’occasion d’une retransmission hypothétique…
Suivrai-je aveuglément le prochain conseil enthousiaste de Marcorèle ? Que neni, car je garde mon libre arbitre, et les yeux ouverts, même si ses conseils avisés sont toujours un régal à lire, et d’une justesse quasi systématique.
Des extraits de la bande originale sont désormais disponibles en CD ou MP3
http://www.allobo.com/en/soundtrack-tous-les-soleils-1360.html