Les années 80, dans le nord de la France.
Jackie, adolescente sage, vit seule avec son reup tandis que Clotaire (gamin un peu marteau avec trois poils de teub en guise de moustache) à son reup, sa reum, ses reufs et ses reuss. Mais entre la téci et les docks… Oh, oh, ce n’est pas le bonheur. Alors, quand la studieuse élève rencontre le voyou gossebo, forcément, comme dans Hélène et les garçons, ça matche à donf. Jusqu’à ce que la vie, qui fait grave ièch, se charge de les séparer et de leur en mettre plein la chetron.

Pas nul à yièche mais vraiment portnawak, le nouveau film de Gilles Lellouche est un croisement entre Beineix (pour les images léchées et tape à l’œil) et Besson (pour la psychologie sommaire des personnages). Un retour à l’esthétique clip et publicitaire des années 80, truffé d’anachronismes relous, destiné à la jeune génération qui fantasme sur les cassettes audio, les walkmans ou les cabines téléphoniques qu’ils n’ont pas connus.
De son côté, le réalisateur se fait plaiz en plagiant Flashdance et en donnant à son lycée français des allures de bahut américain. Il se prend même pour le Scorsese des corons en tentant de se la jouer Les Affranchis du ch’nord avec ses ripoux mi-voleurs, mi-dealers de beuh qui fournissent en ouinje, puis en drepou, les chébrans des boîtes de nuit. Vous savez, ceux qui dansent comme des yèp, avec une rotka dans le uc, accompagnés de tasspés à brushings qui pensent avoir le leust.
Téma la mise en scène trop stylée et la zicmu fourre-tout exhumée d’un juke-box, histoire de nous faire oublier que Lellouche nous prend pour des teubés avec sa violente romance. C’est pas beau de lancer le spectateur sur une fausse piste dès le début du récit afin de mieux le ken en bout de course avec un retournement de situation artificiel.
Téma ce défilé de reustas qui font leur numéro auquel on ne croit pas. Alain Chabat prend reuch avec ses veuch qui donnent l’impression qu’il porte en permanence un yienche canné sur la tête. Quant aux jeunes acteurs interprétant Jackie et Michel Clotaire, ils s’en sortent plutôt bien même s’il est difficile de croire que la jeune actrice à la diction parfaite devienne ensuite Adèle Exarchopoulos avec son phrasé des banlieues.
Laisse béton, on ne croit pas un seul instant à cet amour chelou qui s’étale, comme as, sur 2h40 et finit par nous casser les ioc à force de ne plus en finir. Les plus yeuves devraient en sortir un brin vénère en se disant que, dans 30 ans, ce faux film de guedin finira sa course dans la case « Curiosité des années 2020 ».