Hong-Kong, 1980. Fuyant Mr. Big, le puissant boss des Triades, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle.
Avec d’autres proscrits, il devra faire face à l’invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu’est devenue, pour lui et ses compagnons, la cité fortifiée.

Après l’impressionnant Limbo, Soi Cheang poursuit son immersion dans les méandres de Hong-Kong et nous fait découvrir l’incroyable citadelle de Kowloon. Une zone de non-droit, aussi lugubre que labyrinthique, qui a réellement existé et où sévirent les Triades dans les années 70.
En choisissant de passer du noir et blanc à la couleur, le cinéaste passe aussi de la noirceur à une certaine bonne humeur. Délaissant le polar noir pour le film de gangsters à la sauce arts martiaux, il mélange combats rugueux et chorégraphies bien barrées dignes des pitreries virevoltantes du génial Crazy Kung-Fu de Stephen Chow (2005). Des bagarres, de plus en plus nombreuses et irréalistes, qui finissent, hélas, par prendre le pas sur la découverte de cette intrigante citadelle et de ses habitants laissés-pour-compte.
Pour autant, et malgré quelques longueurs, City of Darkness reste un spectacle distrayant et parfaitement maîtrisé, sorte de baroud d’honneur d’un cinéma de Hong-Kong aujourd’hui moribond.