Après une longue marche, sans doute destinée à nous mettre en appétit, quatre personnes se retrouvent au Deuxième acte, un restaurant paumé en pleine campagne où il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Une fois encore, Quentin Dupieux nous fait marcher… pour rien dans un film destiné à faire beaucoup de bruit… pour rien.
En route, au restaurant et sur le chemin du retour, le réalisateur du très surestimé Yannick se regarde filmer et nous inflige les atermoiements autocentrés de ses protagonistes, à la fois personnages et acteurs de son film.
Auto satisfait de son stratagème, il s’amuse à se faire peur et fait dans la provoque facile en mélangeant dans son grand wok les sujets de société qui font l’actualité : Culture de l’effacement, Mythos, Me too, Intelligence Artificielle et propos sur le Genre. Une salade hétéroclite qui manque singulièrement de sel mais se garde bien d’indisposer quiconque. C’est qu’il est plus moqueur que téméraire le Oizo, notamment lorsqu’il demande à ses trois acteurs et à son actrice de se payer leur tête dans des numéros d’autodérisions faussement provoquants, même si certaines blagues – tournant autour de Vincent Lindon et de Léa Seydoux – prêtent à sourire.
Finalement, la seule chose dont Quentin Dupieux n’arrive pas à se moquer, c’est de lui-même. Toujours à court d’idée quand il s’agit de conclure, voyez avec quelle fierté il termine son film (qu’il destine, sans doute, à entrer dans Le livre des records) en nous présentant son très, très, très long rail de travelling qu’il met en scène dans un interminable plan digne d’un morne voyage en RER ou d’un foutage de gueule de première.
Au vu de la piètre qualité de ce Deuxième acte, merci à lui de nous avoir épargné un premier et un troisième acte.
Pour moi, le cinéma de Quentin Dupieux c’est, définitivement, Rideau !
Sur des thèmes similaires, mieux vaut revoir l’excellent Testament de Denys Arcand. Film injustement passé inaperçu, en fin d’année dernière, alors qu’il est beaucoup plus drôle et rentre dedans que cette convenue satire à blanc…