
1920, en Angleterre. Une vieille fille bigote est la cible de lettres anonymes ordurières. Très vite, les soupçons de la police se portent sur sa jeune voisine irlandaise dont les idées sont aussi libres que son langage est vert.
Voici une adaptation bien sage d’un fait divers réel qui défraya la chronique dans le Sussex, au lendemain de la première guerre mondiale. Dans les rôles principaux, Jessie Buckley et Olivia Colman (ambiguë à souhaits) ont beau être épatantes, au milieu de ce festival de gros mots et de dialogues fort gratinés, leur prestation est un peu plombée par la mise en scène sans aspérité de Thea Sharrock qui s’avère aussi rafraîchissante qu’une tasse de thé tiède.
Plus qu’à une critique des mœurs de la société des années 20, c’est à une réécriture du passé auquel on assiste via un récit qui multiplie les anachronismes pour mieux coller aux grands sujets de société de notre époque. Lutter contre le racisme et le patriarcat tout en développant un discours féministe, c’est bien. Mais le faire sans tous ces arrangements faciles et embarrassants avec la réalité serait certainement mieux.
Vous l’aurez compris, ici la satire et l’émotion préfèrent tirer à blanc pour ne blesser personne dans un film Scandaleusement… convenu.