Petites et grosses galères d’un cinéaste de renom qui débute le tournage d’un film sur la lutte d’ouvriers pour sauver leur usine et qui doit affronter, dans le même temps, des producteurs défaillants, un comédien agaçant et des techniciens à cran. Sa petite usine cinématographique va vite se transformer en usine à gaz.

Quelques mois après la sortie de son Procès Goldman, l’un des meilleurs films français de 2023, voilà que Cédric Kahn nous convie à une comédie autocentrée sur le petit monde du cinéma qui peine à convaincre.
On voit bien ce qui a pu séduire le réalisateur dans ce sujet : fustiger un milieu professionnel où création et pognon ne font pas toujours bon ménage et mettre en parallèle, avec un brin d’ironie, la lutte des ouvriers pour sauver leur usine et celle d’un réalisateur pour sauver son film. Pour ce faire, le cinéaste multiplie les saynètes où il croque l’envers du décor, entre aléas de tournage et lutte d’égos. Le souci, c’est qu’à force de courir après différents thèmes, Cédric Kahn en oublie de suivre une véritable ligne directrice. Il donne même rapidement l’impression de survoler son sujet en ne prenant jamais parti. Pour ne froisser personne ?
En résulte un film longuet et anecdotique, ni vraiment drôle ni franchement émouvant, qui n’ose pas appliquer à lui-même la fin que le cinéaste de fiction (parfaitement interprété par Denis Podalydès) tente d’imposer contre vents et marées. Comme le dit l’un des personnages du film, personne ne s’intéresse aux making of. On comprend pourquoi.
Sur un thème similaire, revoyez plutôt La nuit américaine de François Truffaut.