Décembre 1970. M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant, bourru et un œil disant merde à l’autre, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues.
Alors que Noël approche, il est prié de rester sur le campus pour surveiller cinq pensionnaires consignés sur place.

Avec Winter Break, Alexander Payne nous offre le conte de Noël pour adultes que l’on n’attendait plus. Retrouvant la patine et le rythme des films des années 70, il nous convie à un magnifique parcours initiatique, teinté d’humour et de mélancolie, autour d’une famille recomposée le temps des fêtes de fin d’année.
Entre le professeur donneur de leçons, la cuisinière en dépression et le jeune Angus en pleine rébellion, le réalisateur de Nebraska brosse le portrait, acide et touchant, d’une Amérique de laissés-pour-compte qui n’ont pas le droit de prétendre au fameux rêve américain. Trois solitaires, malmenés par la vie, qui vont lentement se découvrir et s’apprivoiser au cours d’un road-movie dont le cinéaste a le secret. Cette partition finement ciselée, mêlant allègrement nostalgie et vacherie, doit autant à ses brillants dialogues qu’à ses trois impeccables comédiens. Face à Dominic Sessa dont la maturité de jeu surprend alors qu’il débute au cinéma, Da’Vine Joy Randolph en impose en mère endeuillée dans un rôle qui n’a rien d’anecdotique. Mais c’est surtout la performance de Paul Giamatti qui fascine. En professeur misanthrope mais pétri de grandes valeurs humanistes, il apporte ambiguïté et finesse à un personnage plus complexe qu’il n’y paraît et trouve, certainement là, le meilleur rôle de sa carrière.
Ne passez pas à côté de ce Cercle des désenchantés disparus qui vient confirmer le talent d’Alexander Payne pour les comédies subtiles et poil à gratter.