De 1937 à 1950, aux États-Unis, les amours contrariés d’Hubbell, séduisant écrivain désinvolte pour qui tout est si facile, et de Katie, militante communiste et ardente pacifiste pour qui tout est si sérieux.

Porté par la belle chanson The Way We Were chanté par Barbra Streisand et les sublimes compositions musicales Marvin Hamlisch, Nos plus belles années se présente comme une romance lyrique sur fond d’Histoire, qui va de la guerre d’Espagne à la guerre froide, en passant par la seconde guerre mondiale et le maccarthysme. Mais alors que le scénario a été écrit avec la participation de Dalton Trumbo, scénariste et réalisateur de Johnny s’en va-t-en guerre et l’un des dix d’Hollywood évoqués par le film, la chasse aux sorcières et les conflits mondiaux ne semblent être, ici, que de simples trames destinées à mettre en valeur le côté militant du personnage de Katie.
Heureusement, si Sidney Pollack semble peu concerné lorsqu’il tente de mêler sa petite histoire d’amour à la grande Histoire en marche, il réussit à rendre touchante la partie romantique de son récit grâce à l’indéniable charme de son couple vedette. Barbra Streisand et Robert Redford, tous deux parfaits, illustrent impeccablement le fossé culturel et politique qui sépare les deux personnages tout en rendant totalement crédible l’admiration sans borne qu’ils se vouent.

Les contraires s’attirent, dit-on. Mais pas pour le cinéaste qui montre, in fine, que l’amour ne résiste pas à la nature profonde de chacun et qu’une vie d’engagements ne saurait se satisfaire d’une attitude dilettante, aussi brillante soit-elle. Un constat amer illustré avec beaucoup de subtilité lors de l’émouvante conclusion hivernale dans les rues de New-York. Un moment de grâce qui doit beaucoup à ses acteurs et fait oublier les quelques longueurs qui parasitent le film.