En route pour Londres, un navire marchand accepte de transporter dans sa cale d’étranges caisses en bois en provenance des Carpates. Bientôt, chaque nuit, d’inquiétants évènements surviennent, décimant un à un les membres de l’équipage.
Tapie dans l’ombre, une créature maléfique, amatrice de sang frais, a décidé de transformer la traversée en un cauchemardesque voyage.

Réalisateur d’un brillant exercice de style horrifique (The Jane Doe Identity), André Øvredal semblait tout indiqué pour adapter l’un des chapitres du célèbre roman épistolaire de Bram Stoker : Dracula. Soignant ses ambiances et ses effets, le cinéaste nous entraîne, encore une fois, dans un huis-clos anxiogène dont il a le secret. Une plongée diabolique dans les entrailles du mal – symbolisées ici par la cale du navire – qu’il dépeint avec un indéniable savoir-faire, privilégiant les atmosphères angoissantes aux effets de surprises faciles.
Malheureusement, hormis l’impressionnant vampire incarné par le géant Javier Botet, l’équipage, sans charisme et surtout très interchangeable, du Demeter ne permet guère l’identification du spectateur. André Øvredal a beau faire, il ne parvient jamais à nous surprendre totalement, puisque, comme pour la traversée du Titanic, on connaît déjà l’issue fatale de ce voyage. Difficile aussi de ne pas sourire devant la réécriture de l’œuvre de Stoker, qui met en avant une femme et un médecin noir victime de préjugés, non pour apporter une quelconque plus-value au récit mais pour être en adéquation avec des préoccupations très actuelles.
Même pour un cinéaste doué, il est difficile de lutter contre de fausses bonnes idées.