Pilote de ligne émérite, mariée à un brillant chirurgien, Estelle coule des jours heureux entre son métier et sa superbe villa dominant la méditerranée. Mais lorsqu’elle recroise Ana, une photographe avec qui elle a eu autrefois une liaison torride, son existence bien rangée et chronométrée commence à se fissurer, d’autant plus qu’elle est assaillie d’étranges visions prémonitoires.

Le nouveau film de Yann Gozlan était attendu après la réussite de son Boîte noire (2021) qui remettait brillamment au goût du jour le film de genre à la française.
Avec Visions, le cinéaste tente, encore une fois, de nous méduser en composant un thriller Hitchcockien à donner des sueurs froides. On y retrouve une héroïne blonde, une intrigue alambiquée à tendance psychanalytique ayant pour cadre le sud de la France et une partition musicale lorgnant sur les compositions de Bernard Herrmann.
Visiblement, Gozlan a bien retenu certaines leçons du maître du suspense et apprécie particulièrement Sueurs froides qu’il s’amuse à plagier (Diane Kruger porte le même chignon spiralé que Kim Novak) tout en faisant des clins d’œils à son film précédent : on y retrouve le monde de l’aviation et l’héroïne tente de reconstituer un drame en écoutant une bande sonore. Sa mise en scène, virtuose et très esthétique, forme un écrin parfait pour son magnifique duo d’actrices : la blonde Diane Kruger et la brune Marta Nieto.

De tous les plans, Diane Kruger porte le film sur ses épaules et fait montre d’une belle ambivalence face à un Mathieu Kassovitz parfaitement trouble.
Malheureusement, Gozlan a beau tenter de bien faire, son film ne convainc pas entièrement. Trop léché et très long, Visions, avec ses airs de déjà-vu, ne subjugue qu’en de trop rares moments, préférant noyer son intrigue sous des rebondissements plaisants à l’œil mais tellement invraisemblables qu’on peine à y adhérer.
N’est pas Hitchcock qui veut.