
Dans les quartiers sordides de Hong-Kong, un policier aguerri et son jeune chef se servent d’une délinquante pour faire tomber de dangereux voyous tout en traquant un insaisissable tueur en série qui tranche la main gauche de ses victimes.
Porté par ses fascinantes, autant que glaçantes, images en noir et blanc, Limbo est une saisissante double descente aux enfers.
Tout d’abord, celle de deux flics qui s’enfoncent dans les limbes sordides d’une ville aux ruelles jonchées d’ordures pour les besoins de leur enquête. Des policiers filmés comme des fourmis perdues au milieu d’un dédale de détritus que viennent renforcer les nombreuses prises de vue en plongée, destinées à accentuer l’atmosphère oppressante.
Mais aussi celle d’une délinquante qui ne veut pas mourir. Une jeune femme dont Soi Cheang décrit le long calvaire avec la minutie et la froideur d’un entomologiste. Brutalisée par les flics puis par les voyous qu’elle a dénoncés, elle finira par croiser la route du redoutable tueur en série dans un final aussi pluvieux qu’haletant.

Par son approche sans concession et jusqu’au-boutiste, Limbo se démarque radicalement des productions américaines de ce type et frappe par sa singularité, même si l’on y retrouve des thèmes propres aux polars hongkongais, notamment celui de la perte de l’arme de service que d’autres cinéastes locaux, notamment Johnnie To, ont également abordé dans leur filmographie.
Avec sa violence parfois complaisante, Limbo choque et plus d’un passera certainement la main. Mais ce voyage, bien qu’éprouvant, ne saurait laisser indifférent tant il est captivant.
N’est-ce pas qu’il a mérité son Grand Prix à Reims Polar ?
Je m’étais juré d’y revenir début juillet et puis le temps à filé et j’ai raté le coche. Assurément en vidéo chez moi dès que possible.
Oui, prix amplement mérité. Un film qui nécessite, effectivement, de multiples visionnages. 😉
Noir c’est noir il n’y a plus d’espoir 😨
C’est à peu près ça. 😉
Faut-il être surpris qu’il faille attendre Soi Cheang, le hongkongais pour renouveler le cinéma étasunien ? Du moins, reconnaissons à l’industrie étasunienne le mérite de lui laisser un espace d’expression.
Ne rêvez pas trop, GUDULE, c’est bien un réalisateur hongkongais, mais c’est aussi un film hongkongais … Il suffit de voir la bande annonce pour s’en rendre compte.
En effet, le film semble valoir le détour !
Ta chronique me donne envie de le voir 🙂